Amazon retire une offre d'emploi anti-syndicale




Le 2 Septembre 2020, par Aurélien Delacroix

Aux États-Unis, Amazon a un problème avec les syndicats. Le géant du commerce en ligne a dû retirer une offre d'emploi pour des analystes qui auraient été chargés de « surveiller » l'activité syndicale au sein de l'entreprise.


Ambiance anti-syndicale

Amazon, comme beaucoup d'autres grandes entreprises de tous les secteurs, apprécie modérément la présence de syndicats dans ses rangs, du moins aux États-Unis. En mai, la plateforme d'e-commerce a licencié plusieurs salariés dont les critiques concernant le niveau de sûreté sanitaire des entrepôts avaient généré des tensions en interne. Amazon s'est défendu en expliquant que le départ de ces employés repose sur des infractions au règlement : malgré des diagnostics positifs au COVID-19, ils ont continué à aller travailler, mettant en danger la santé de leurs collègues.

C'est pourquoi l'apparition d'offres d'emploi pour des « analystes en renseignements » a suscité une levée de boucliers. Il s'agissait de recruter des agents chargés de surveiller les « menaces d'organisations syndicales », selon le descriptif du poste. Le travail des analystes était d'informer les avocats de l'entreprise concernant des sujets « sensibles et confidentiels ». Ils auraient également dû suivre les financements et les activités des campagnes « en interne et en externe » contre Amazon.

Les pratiques d'Amazon dans la lumière

Le contexte socialement lourd au sein du groupe a mis le feu aux poudres, poussant le groupe à retirer les propositions de postes. Selon une porte-parole, la fiche ne décrivait pas correctement l'emploi, il s'agit d'une « erreur ». L'offre a été corrigée depuis, assure-t-on chez Amazon. Mais le mal est fait. Athena, un collectif d'organisations anti-Amazon, n'a pas manqué de surfer sur ces offres d'emploi visiblement orientées contre le syndicalisme : la description du poste correspond aux pratiques de l'entreprise contre les travailleurs qui s'expriment sur leurs conditions de travail.

Amazon tente de faire passer le message selon lequel les salariés sont mieux traités qu'ailleurs, sans avoir besoin de syndicats : salaires « à la pointe de l'industrie » avec un minimum de 15 $ par heure, des opportunités de carrière, des avantages sociaux, un environnement « sûr et moderne ». Amazon rappelle également qu'il est possible de s'adresser directement aux responsables. Mais dans ce mastodonte qui compte 876.000 salariés dans le monde, il peut être difficile de faire entendre sa voix.


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