Au premier trimestre, le PIB a chuté mais pas aussi fort qu'annoncé




Le 30 Mai 2020, par Aurélien Delacroix

La baisse du produit intérieur brut français a été importante au premier trimestre en raison des mesures pour lutter contre la propagation du coronavirus. Mais elle est moins élevée que prévu.


Baisse du PIB de 5,3%

L'Insee a révisé à la baisse la chute du PIB français au premier trimestre. C'est une bonne nouvelle pour l'économie, puisque la baisse est un peu moins forte que dans l'estimation initiale de l'institut : au lieu de -5,8%, le recul est « seulement » de -5,3%. Ce résultat reste une « baisse forte », comme le reconnait l'Insee qui rappelle que le PIB s'était contracté de 0,1% au quatrième trimestre. La France est donc officiellement en récession. Au premier trimestre, la plupart des indicateurs clignotent en rouge. Les dépenses de consommation des ménages a enregistré une baisse inédite de -5,6% (+0,3% au précédent trimestre).

La formation brute de capital fixe dérape à -10,5%, après avoir connu une légère hausse en fin d'année dernière (+0,1%). La demande intérieure (hors stocks) a fortement reculé : elle contribue de -6 points à l'évolution du PIB. Les importations ont baissé de 5,7%, les exportations de 6,1%. La contribution du solde extérieur à l'évolution du PIB s'avère néanmoins nulle, après +0,1 point au quatrième trimestre.

Le revenu disponible reste stable

Cette chute du PIB, due en grande partie aux confinement qui est intervenu mi-mars, n'a cependant pas altéré le revenu disponible brut des ménages. Certes, il diminue mais légèrement à -0,1%, après une progression de +0,9% au dernier trimestre 2019. Le recours au dispositif de chômage partiel a agi comme un filet de secours : la masse salariale a baissé de 1,8%, mais ce recul a été compensé par les prestations sociales en espèces (+2,8%). 

Quant aux prix de la consommation des ménages, ils ont augmenté de 0,3%, après 0,2% en fin d'année dernière. Le pouvoir d'achat recule, mais la baisse se limite à -0,4% (+0,7% au précédent trimestre). Le taux d'épargne a connu une forte progression de 19,6%, après 15,1% au quatrième trimestre. Les Français ont préféré épargner plutôt que consommer, une tendance que le gouvernement voudrait retourner pour relancer l'activité après le déconfinement.


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