Automobile européenne : le patron de Renault veut davantage de soutien




Le 1 Février 2023, par Aurélien Delacroix

L'industrie automobile européenne pourra-t-elle se relever de la transition vers le tout-électrique ? La filière a des atouts, mais ce n'est pas suffisant : le patron de Renault, Luca de Meo, a plaidé pour davantage de soutien.


L'avantage de compétitivité européen a vécu

C'est en tant que président de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) que Luca de Meo, le directeur général de Renault, a participé à une conférence de presse de l'organisation qui s'est tenue en Belgique. Et la teneur de ses propos est claire : il veut un soutien plus important de l'Union européenne et des États membres. « Notre industrie européenne a conservé pendant longtemps un avantage de compétitivité dans la chaîne de valeur des automobiles à moteurs thermiques », a-t-il ainsi expliqué.

Mais voilà, cet avantage compétitif s'est évanoui avec le basculement vers les voitures électriques, constate-t-il. Les voitures thermiques neuves ne pourront plus être vendues dans l'Union européenne à compter de 2035. C'est donc le branle-bas de combat dans la filière pour tenir le calendrier, et elle n'a pas toutes les cartes en main. « Nos concurrents disposent d’outils stratégiques que nous ne possédons pas pour le moment, particulièrement sur la chaîne de production des batteries électriques », déplore Luca de Meo.

L'Inflation Reduction Act dans le collimateur du patron de Renault

Le président de l'ACEA a plaidé pour des investissements massifs afin d'extraire des terres rares en Europe, des minerais indispensables pour produire les batteries. Et ce n'est pas tout : « En plus de cet avantage, [les constructeurs extra-européens] bénéficient aussi d’un soutien supérieur des autorités locales ». Il a dans son viseur l'Inflation Reduction Act américain, qui permet entre autres de verser une généreuse prime aux acheteurs de véhicules électriques produits aux États-Unis.

Côté européen, les discussions sont en cours pour créer un équivalent, le Green Deal Industry Plan. Mais les mesures de soutien arriveront plus tard qu'aux États-Unis. Luca de Meo a aussi demandé aux États membres de l'UE d'accélérer sur le déploiement des bornes électriques de recharge : il juge que les réseaux sont encore insuffisants pour soutenir le développement de l'industrie européennes.


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