Automobile : fort recul du marché européen en août




Le 18 Septembre 2020, par Aurélien Delacroix

Le marché européen de l'automobile subit toujours les contrecoups de la crise sanitaire. Au mois d'août, les immatriculations neuves ont dévissé de quasiment 20%, et les constructeurs français sont dans le fossé.


Baisse des immatriculations en août

Le nombre d'immatriculations neuves en Europe a chuté de 18,9% au mois d'août par rapport à l'an dernier, selon le bilan mensuel de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA). La reprise est lente pour l'ensemble de la filière automobile, qui a essuyé une chute de 55,1% au mois de mars, puis de 76,3% en avril et de 52,3% au mois de mai. Août fait pire encore que juillet, où le nombre de voitures neuves immatriculées avait reculé de seulement 5,7%. Les consommateurs avaient alors profité à plein des dispositifs de relance lancés par les gouvernements des pays européens, mais le rebond n'a pas duré.

Entre janvier et fin août, ce sont 6,12 millions de véhicules neufs de particuliers qui ont été écoulées, soit quasiment 2,9 millions de moins que durant les huit premiers mois de 2019. Les estimations de l'ACEA ne sont guère optimistes pour l'ensemble de l'année, puisque l'organisation prévoit une baisse de 25% des livraisons ; ce sont bien sûr les conséquences de la pandémie, qui a fortement impacté les ventes au printemps et dont les effets se font toujours ressentir. En janvier, l'association prévoyait un recul des immatriculations de 2%.

Les constructeurs français à la peine

Les constructeurs français ont fait pire que la moyenne européenne, avec des baisses des immatriculations neuves de 24,7% pour le groupe Renault (qui comprend aussi les marques Dacia, Lada et Alpine) et de 20,8% pour le groupe PSA (Peugeot, Citroën, Opel/Vauxhall, DS). Petite consolation, le groupe Volkswagen, champion européen avec 26,1% du marché, a subi une baisse des livraisons de 24,3% au mois d'août. PSA est second avec 15,3% du marché européen.

L'avenir s'annonce compliqué pour les constructeurs automobiles en Europe. La perspective d'un « no deal » britannique suite au Brexit pourrait ajouter encore aux difficultés liées à l'épidémie. Sans accord commercial entre Londres et Bruxelles, la filière estime en effet ses pertes à hauteur de 110 milliards d'euros sur cinq ans. 2020 est décidément l'année de tous les dangers pour l'industrie automobile.


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