Automobile : le constructeur électrique Fisker au bord du gouffre




Le 20 Mars 2024, par François Lapierre

Fisker, le constructeur américain de voitures électriques, traverse une période critique. En dépit d'un démarrage prometteur avec son SUV Ocean, l'entreprise est contrainte de suspendre sa production pendant quelques semaines. Cette décision s'inscrit dans un contexte de tension financière exacerbée par une demande insuffisante et une consommation de ressources accélérée.


Fisker face à l’adversité

L'histoire de Fisker est marquée par des hauts et des bas. Fondée après l'échec de la Karma, première hybride rechargeable lancée en 2011, l'entreprise a fait face à une faillite avant de rebondir en 2016 avec le lancement du SUV Ocean. Néanmoins, le ralentissement global du marché électrique a freiné l'élan de la marque, conduisant à une surproduction et à des dépenses non maîtrisées.

La situation de Fisker est préoccupante. L'arrêt temporaire de la production du Fisker Ocean s'accompagne d'une réduction de 15 % de l'effectif de l'entreprise et de l'engagement d'une équipe spécialisée dans la restructuration. Ces mesures drastiques visent à aligner l'offre sur la demande actuelle, tout en essayant de stabiliser la situation financière de l'entreprise.

Par ailleurs, Fisker ne reste pas sans solution. Récemment, un investissement de 150 millions de dollars a été sécurisé, offrant un souffle vital pour sa survie immédiate. Ce financement, provenant d'un investisseur non divulgué, soulève des spéculations, notamment sur l'identité du bienfaiteur et l'avenir de la collaboration entre Fisker et d'autres acteurs du secteur automobile.

Un mystérieux investisseur

Des rumeurs suggèrent que Nissan pourrait être ce mystérieux investisseur, bien que rien ne soit confirmé. L'intérêt de ces discussions réside dans la possibilité d'une collaboration pour le futur pick-up Alaska, prévu pour 2026.

Fisker se trouve à un carrefour critique. Avec seulement 1.700 unités du Fisker Ocean vendues depuis le début de l'année 2024, et face à une dette dépassant les 700 millions de dollars, l'entreprise doit redéfinir ses ambitions et sa stratégie. La décision de suspendre la production, bien que temporaire, met en lumière les défis auxquels les fabricants de véhicules électriques sont confrontés dans un marché concurrentiel et incertain.

Le futur de Fisker dépendra de sa capacité à naviguer à travers ces eaux troubles, à rationaliser ses coûts et à renforcer ses partenariats stratégiques. Le soutien de nouveaux investisseurs, ainsi que la reprise éventuelle de la production, pourraient marquer le début d'une nouvelle ère pour l'entreprise.