Automobile : le marché français à 2 millions de véhicules par an, c'est terminé




Le 2 Novembre 2023, par François Lapierre

Après un élan de croissance pendant dix mois, le marché français des voitures particulières neuves semble ralentir. Les facteurs tels que la pénurie de semi-conducteurs, l'inflation, et l'indécision des consommateurs pourraient contribuer à ce changement de trajectoire.


Des chiffres encourageants… et trompeurs

Le marché des voitures particulières neuves en France a enregistré une croissance impressionnante. En octobre, 152.383 immatriculations de véhicules neufs ont été enregistrées, soit une progression de 22 % par rapport à octobre de l'année précédente. Depuis le début de l'année, le marché a crû de 16,5 % avec 1,44 million d'immatriculations. François Roudier, responsable de la communication de la Plateforme automobile (PFA), a toutefois averti que cette hausse pourrait ne pas être durable.

Cette croissance est en partie due au rattrapage des retards de livraison accumulés en raison de problèmes de production, notamment liés à la pénurie de semi-conducteurs. Les nouvelles commandes, quant à elles, ont baissé de 13 % à fin septembre. « On commence à manger le carnet de commandes et on va bientôt le finir », a précisé François Roudier à l'AFP.

Dynamique des constructeurs automobiles

Plusieurs facteurs pourraient expliquer ce ralentissement attendu du marché. François Roudier pointe l'inflation et la hausse des taux d'intérêt, mais aussi la prudence des entreprises en matière de trésorerie et l'indécision des consommateurs sur le type de propulsion de leur futur véhicule. Cette prudence se manifeste aussi dans les chiffres globaux. Le marché reste inférieur d'environ 20 % à son volume d'avant la crise sanitaire de 2019, où 2,2 millions de voitures particulières neuves avaient été immatriculées. « Le marché français de 2 millions de voitures risque de ne plus exister », prévient Roudier.

Malgré ces inquiétudes, le secteur des nouvelles énergies (électrique et hybride rechargeable) continue de progresser. Elles ont représenté un quart des nouvelles immatriculations entre janvier et octobre. « Elles ont tapé très fort sur le diesel et grignotent l'essence », indique Roudier. Le groupe Stellantis, qui détient les marques Peugeot, Citroën, Fiat, Opel et Jeep, demeure leader du marché français avec plus de 28 % des nouvelles immatriculations. En revanche, le groupe Renault suit de près avec une hausse de presque 31 % de ses immatriculations en octobre. Le constructeur américain Tesla a également vu ses ventes doubler depuis le début de l'année, avec une croissance de 82 % en octobre.


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