Aviation : les prix des billets pourraient augmenter de 50%




Le 5 Mai 2020, par La rédaction

Les mesures de déconfinement vont faire repartir l'activité économique de manière progressive. Les compagnies aériennes, qui rongent leur frein depuis mi-mars, attendent de savoir comment elles vont pouvoir redécoller.


Neutralisation du siège central

Dans quelles conditions les compagnies aériennes pourront-elles reprendre leur activité ? La question se pose alors que la sortie du confinement exige le maintien de plusieurs mesures strictes de distanciation sociale. Des règles difficiles, voire impossible à appliquer dans des espaces très exigus comme les avions. Alexandre de Juniac, le président de l'association internationale du transport aérien (IATA) et par ailleurs ancien PDG d'Air France, estime que ce serait une erreur de condamner le siège central. « Dans l'état actuel, on ne sait pas faire voler des avions remplis seulement au deux tiers en étant profitable », explique-t-il devant les caméras de BFMTV. « Soit l'avion peut voler et on gagne un tout petit peu d'argent sur le vol, soit il ne peut pas voler… ».

Dans des conditions de déconfinement nécessitant la neutralisation du siège central, le billet devrait augmenter d'au « minimum 50%, ce n'est pas rien », souligne-t-il. De telles augmentations pourraient condamner une grande partie du secteur aérien. Or, cela fait 30 ans qu'il se bat pour être « ouvert au plus grand nombre et pour ne pas être réservé à quelques privilégiés ». Les résultats de cette démocratisation du transport aérien sont là : des prix en baisse constante, des destinations plus nombreuses et davantage de voyageurs. 

La démocratisation du transport aérien en péril

L'an dernier, les compagnies aériennes ont fait voyager 4,5 milliards de passagers, conte 2,5 milliards en 2009. Mais si les prix des billets devaient augmenter de manière franche, ce serait un véritable coup d'arrêt. Alexandre de Juniac plaide pour des mesures moins contraignantes : « Il n'est pas sûr que la neutralisation du siège va minimiser la transmission du virus qui est déjà très faible à bord ». Il cite le port du masque, la désinfection de la cabine, la distribution de nourriture pré-emballée.

Ces mesures sont de nature selon lui à pratiquement éradiquer le risque de transmission à bord. Le secteur a tout intérêt à éviter une neutralisation du siège central s'il veut se maintenir la tête hors de l'eau. Cette année, le nombre de passagers transportés devrait se réduire de plus de 25%. Cela représente 1,2 milliard de voyageurs en moins dans les avions : du jamais vu et le symptôme de sérieuses difficultés pour les compagnies aériennes.