BCE : pas d'action pour contrer la déflation




Le 7 Avril 2014, par Aurélien Delacroix

La BCE a décidé qu'il était urgent d'attendre. Il n'y aura pas de baisse des taux ni d'autres actions correctrices, alors que le risque de déflation semble poindre à l'horizon.


En substance, la Banque centrale européenne estime que la reprise dans les différents pays de la zone est à même de réduire les risques de déflation. L'inflation n'a été que de 0,5%, soit bien en-deçà de l'objectif de la BCE qui est de 2% maximum.
 
Cela n'empêche pas évidemment l'institution de Francfort de surveiller de près l'évolution de la conjoncture en Europe; et en cas de nécessité, des mesures « non conventionnelles » pourraient même être prises, annonce la BCE chez qui le pouvoir des mots est au moins aussi important que les actes. « Cela ne signifie pas que de nouvelles mesures doivent être prises immédiatement, plutôt que l'on se prépare à toutes les éventualités », a déclaré Ewald Nowotny, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE. En la matière, la préférence de Nowotny, qui s'exprime au nom du conseil, irait vers une intervention sur le marché des titres adossés à des actifs.
 
Mais d'autres mesures, elles aussi non conventionnelles, sont à l'étude. La planche à billets, via l'assouplissement quantitatif, pourrait être envisagée, mais une traditionnelle baisse des taux n'était pas non plus écartée; néanmoins, Nowotny s'est clairement interrogé sur l'efficacité de cette mesure. Ce d'autant que c'est surtout l'évolution des prix de l'énergie qui influe sur l'inflation; hors, « la BCE a une influence très limitée » dans ce domaine, ou alors via le taux de change euro/dollar… très favorable à la monnaie unique.
 
C'est en fait surtout par pays que la lutte contre la déflation va se jouer. En Allemagne, l'instauration d'un salaire minimum devrait ainsi représenter un mouvement important pour faire remonter l'inflation.