Baisse du chômage en trompe-l'œil au premier trimestre




Le 14 Mai 2020, par François Lapierre

Surprise : le taux de chômage a diminué au premier trimestre, d'après les chiffres de l'Insee. Mais ce bilan cache mal la réalité de ce qui attend l'économie française après le confinement.


Baisse du taux de chômage de 0,3 point

Au premier trimestre, le taux de chômage a reculé de 0,3 point. Il s'établit à 7,8% de la population active, selon l'Insee qui calcule le chômage au sens du Bureau international du travail. À première vue, il s'agit donc d'une bonne nouvelle, mais cette baisse est en trompe-l'œil et ne traduit pas une amélioration du marché du travail, prévient l'institution. La deuxième quinzaine du mois de mars a été marquée par la mise en place des mesures de confinement, ce qui a « fortement affecté les comportements de recherche active d'emploi ». Le recul enregistré durant les trois premiers mois de l'année est le résultat d'un « fort recul du nombre de personnes sans emploi se déclarant disponibles ou en recherche active d'emploi pendant la période de confinement ».

Le confinement a considérablement réduit la recherche active d'un emploi, notamment dans les secteurs d'activité qui sont à l'arrêt. La disponibilité des personnes pour rechercher effectivement un emploi a également été affectée, par des contraintes de garde d'enfant par exemple. Le chômage au sens du BIT implique que la personne soit sans emploi durant la semaine de référence, qu'elle soit disponible pour travailler dans les deux semaines à venir et qu'elle ait effectué une démarche active de recherche d'emploi au cours des quatre dernières semaines ou trouvé un emploi qui commence dans les trois mois.

L'impact des mesures de confinement

L'effet du confinement sur le taux de chômage moyen au premier trimestre est estimé à -0,4 point. Autrement dit, le taux de chômage qui aurait été observé au premier trimestre en l'absence de confinement aurait été « quasi stable à 8,2% », complète l'Insee. Durant les deux premières semaines de mars, 42% seulement des personnes qui répondent aux critères du BIT et souhaitant travailler ont été disponibles et en recherche active. L'an dernier à la même période, ce pourcentage était de 65%.

Le chômage au second trimestre pourrait présenter une hausse significative du chômage, bien que là encore les mesures de confinement ont réduit le nombre de personnes en recherche d'emploi. Le gouvernement prépare un plan de relance qui donnera une place particulière aux jeunes arrivant sur le marché du travail ainsi qu'aux personnes les plus fragiles, a expliqué le ministère du Travail.