Bonus au nouveau patron de Sanofi : syndicats et ministres choqués




Le 23 Février 2015, par

Les réactions ont été vives ce lundi 23 février 2015 à la suite de la découverte du montant du bonus que le groupe pharmaceutique Sanofi a accordé à son futur patron nominé après le licenciement de Chris Viehbacher en octobre 2014. Un bonus de 4 millions d'euros qui choque les syndicats, bien entendu, mais également deux ministres.


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4 millions d'euros de bonus de "bienvenue" et plus ou moins la même somme entre salaire fixe et rémunération variable. Soit un maximum de 8,2 millions d'euros pour la première année de fonction : voilà ce que Sanofi a promis à Olivier Brandicourt, nommé nouveau patron du groupe, pour le débaucher de chez son rival Bayer.

Mais si le "golden hello" ou "golden handshake", les bonus accordés aux grands dirigeants d'entreprise, sont monnaie courante aux Etats-Unis, en France ils sont mal digérés. Autant par les pouvoirs publics que par les syndicats. Mais en comparaison de certains bonus, comme le bonus de 50 millions de dollars qu'Apple a accordé à Angela Ahrendts en 2014 pour la débaucher de chez Burberry, les 4 millions accordés par Sanofi semblent presque dérisoires.

Ce n'est pas l'avis de Stéphane Le foll, ministre de l'agriculture, ou de Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie. Ils se sont tous deux exprimés ce lundi 23 février 2015 à l'antenne de RTL et BFMTV respectivement avec un jugement semblable : le bonus est "indécent" et "incompatible" voire amoral.

Du côté des syndicats, mais c'est moins étonnant, cette somme d'argent fait également jaser. Stéphane Galiné de la CFDT juge ce bonus "choquant" tandis que Thierry Bordin de la CGT l'estime "scandaleux au regard de ce que vivent les salariés et chômeurs dans ce pays".

Les syndicats attendent donc beaucoup du nouveau patron de Sanofi puisque le groupe a supprimé 5 000 emplois en six ans et qu'il a reçu 150 millions d'euros en crédit d'impôt en 2013. Olivier Brandicourt devra bien jouer ses cartes auprès des syndicats s'il veut faire passer la pilule.


Après son diplôme de Master en Philosophie du Langage, Paolo Garoscio a décidé de se tourner… En savoir plus sur cet auteur