Bouygues et Numericable : des offres de rachat de SFR similaires




Le 6 Mars 2014, par Aurélien Delacroix

Les dirigeants de Vivendi ont deux offres de reprise pour SFR sur la table. Numericable et Bouygues Telecom, tous deux candidats au rachat de l'opérateur, ont fait des offres proches.


Altice, propriétaire de Numericable et premier prétendant, offre 11 milliards d'euros, tout en laissant 32% du capital à Vivendi. La valorisation de SFR atteint dans cette première configuration 15 milliards d'euros. Bouygues Telecom, qui lorgne également sur SFR depuis deux ans, propose un dossier presque similaire : 10,5 milliards d'euros en numéraire, avec une part de 46% du capital pour Vivendi. L'opérateur affiche avec ce projet une valorisation de 14,5 milliards d'euros. Dans les deux cas, il s'agit évidemment de « prise de contrôle majoritaire », comme l'a précisé Vivendi, qui ne ferme pas la porte à une introduction en Bourse au cas où aucune de ces deux offres ne satisfaisait le groupe qui veut se recentrer sur les médias.
 
Mais si les projets sont sensiblement proches, la recomposition du paysage des télécoms serait bien différente suivant une offre ou l'autre. Si Vivendi décide d'un attelage de SFR à Bouygues, cela signifiera alors le retour à trois opérateurs et donc, à une concurrence mécaniquement moins vive - partant, on irait vers une hausse des prix, sans oublier les craintes pour l'emploi : les deux entreprises ont un métier identique et les doublons sont nombreux. En revanche, cela signifie aussi que les marges augmenteront pour tous les acteurs du marché, ce qui est d'ailleurs salué en Bourse où l'action de Bouygues s'est envolée, tout comme celle d'Orange qui bénéficiera par la bande de cette fusion.
 
Si le projet de Numericable est préféré, le paysage sera bien différent. Les deux entreprises n'opèrent pas sur le même marché, et même si des synergies sont évidemment possibles, il resterait quatre opérateurs de téléphonie mobile en France. Le gouvernement, qui suit l'affaire de très près, va privilégier l'emploi; Bouygues assure qu'aucun plan de départ contraint n'est prévu, tandis que chez Altice, on s'engage à ne pas licencier.