Brexit : l'Écosse voit une opportunité pour gagner son indépendance




Le 4 Janvier 2021, par La rédaction

Depuis le 1er janvier, le Royaume-Uni a définitivement coupé les ponts avec l'Union européenne. Le Brexit est devenu une réalité, bien que les deux parties se soient entendues à la dernière minute sur un accord commercial. Pour l'Écosse, c'est aussi une nouvelle page qui s'ouvre.


Vers un nouveau référendum sur l'indépendance ?

Si une majorité de Britanniques ont voté pour le Brexit durant le référendum de 2016 (pour 51,9 % d'entre eux), en Écosse, le sentiment pro-européen domine largement : les Écossais avaient voté contre la séparation d'avec l'Union européenne à hauteur de 62 %. Et l'accord commercial signé in extremis entre Londres et Bruxelles n'y change rien : pour la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, il s'agit d'un « Brexit dur », décidé « contre la volonté » de l'Écosse, « au milieu d'une pandémie et d'une récession économique », explique-t-elle sur le site internet du SNP, son parti indépendantiste.

Dans ces conditions, et comme elle n'a cessé de le dire depuis le résultat du référendum, le gouvernement de Mme Sturgeon a l'intention d'organiser un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Écosse. En 2014, un précédent référendum avait clairement indiqué que les Écossais ne souhaitaient pas l'indépendance, à 55 %. Mais les choses ont changé, grâce ou à cause du Brexit. Désormais, le soutien à l'indépendance, alimentée par le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne, atteint 58 %.

Un avenir européen pour l'Écosse

Mais le gouvernement écossais ne peut pas lancer de nouveau référendum sans le feu vert de Londres et de Boris Johnson. Il n'est pas dans l'intérêt du Premier ministre britannique d'autoriser un tel vote populaire qui pourrait mettre un terme au Royaume-Uni tel qu'on le connaît actuellement. Le SNP devrait néanmoins être en mesure de mettre la pression sur le 10, Downing Street si son appui populaire augmente encore durant les prochaines élections locales, au mois de mai. D'ici là, les premières conséquences concrètes du Brexit pourraient donner au parti des munitions supplémentaires pour renforcer son discours pro-indépendance.

Si d'aventure l'Écosse parvient à gagner son indépendance, l'avenir du pays sera européen. Nicola Sturgeon veut en effet retrouver sa place au sein de l'UE : « En tant que membre indépendant de l'Union européenne, l'Écosse serait un partenaire et pourrait construire des ponts - pas seulement un pont vers la construction d'une économie plus forte et une société plus juste, mais aussi un pont pour faciliter les relations entre l'UE et le Royaume-Uni ». Un discours qui contraste franchement avec celui de Londres.


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