Bruno Le Maire veut baisser les impôts et la dépense publique




Le 3 Décembre 2018, par François Lapierre

Bruno Le Maire entend à la fois « accélérer la baisse des impôts » et celle de la dépense publique afin de répondre aux préoccupations des « gilets jaunes », dont les manifestations ce week-end ont provoqué d’importants dégâts matériels et humains.


La réponse du ministre de l’Économie pour éteindre la crise aiguë qui touche le pays depuis plusieurs semaines est simple, sur le papier : « il faut accélérer la baisse des impôts. Mais pour cela il faut accélérer la baisse de la dépense publique. Et nous sommes décidés à nous engager dans cette voie ». C’est la solution préconisée par Bruno Le Maire au sortir d’une réunion ce lundi 3 décembre avec des organisations professionnelles concernant l’impact économique des manifestations qui ont secoué la France ces précédents week-end. « Moins de dépense publique pour moins d'impôt, c'est la condition du redressement de la France », a-t-il assuré, en ajoutant : « le plus vite sera le mieux, parce que nous mesurons à l'aune de cette crise sociale, démocratique, l'impatience de millions de Français ».

Si la baisse des impôts et des taxes figure effectivement tout en haut de la pile des revendications des « gilets jaunes », beaucoup d’entre eux veulent aussi que l’État se réengage au travers des services publics. Un investissement qui représente beaucoup d’argent… et donc une hausse de la dépense publique. La quadrature du cercle, en quelque sorte, et un casse-tête que les pouvoirs publics vont devoir résoudre. La politique que veut impulser le locataire de Bercy est, selon lui, « la condition de la prospérité pour tous les Français ».

Il prévient aussi qu’il ne s’agit pas de « reprendre d’une main ce qui a été donné de l’autre à ceux qui travaillent ». Il est donc toujours question de favoriser le travail. Plus largement, Bruno Le Maire s’est également exprimé sur le mouvement des « gilets jaunes » qui serait d’après lui le résultat d’une crise démocratique dont les racines sont « profondes ». « Cette crise est d'abord le résultat de déchirements territoriaux qui se sont aggravés depuis des années », affirme-t-il. Les choix économiques de ces trente dernières années n’ont pas permis de « développer des emplois pour tous ». Le gouvernement paie aujourd’hui ces choix, « au prix fort », souligne-t-il.