Bruxelles propose de sortir la France de la procédure de déficit excessif




Le 24 Mai 2018, par Aurélien Delacroix

L'an dernier, la France est finalement parvenue à descendre sous le seuil fatidique du déficit public à 3% du PIB. Une nécessité pour retrouver de la crédibilité sur le plan européen.


Depuis 2009, la France est plongée dans la procédure de déficit excessif de l'Union européenne. Même s'il existe un arsenal de sanctions prévu par l'UE, il n'a jamais été mis en branle contre l'Hexagone… Néanmoins, la voix de Paris est quelque peu démonétisée sur la scène européenne, en particulier vis à vis des partenaires allemands. Or, le projet européen d'Emmanuel Macron importe que la France retrouve de la crédibilité, et en particulier budgétaire. En basculant sous le seuil des 3% de déficit public, et en y demeurant, la France devrait finalement retrouver tout son poids dans le débat public européen.

La Commission européenne a ce mercredi proposé que la France sortait de la procédure de déficit excessif, ne laissant plus au passage que l'Espagne qui y reste toujours plongée. La proposition doit encore être validée par les ministres des Finances de l'Union européenne, pour une sortie effective programmée en juillet. Cela ressemble à une formalité : le déficit public français s'établit en effet à 2,6% pour 2017 ; selon les prévisions économiques de Bruxelles, la France devrait afficher un déficit public à 2,3% pour 2018, et 2,8% pour l'année prochaine. Trois exercices budgétaires dans les clous de l'Union : a priori, aucun souci pour sortir de la procédure…

Bruno Le Maire n'a pas attendu cette proposition pour se féliciter de la bonne tenue des comptes français. Début mai, il déclarait que c'était une « bonne nouvelle pour tous les Français » car cela signifiait que « nous assainissons les comptes publics ». Le ministre de l'Économie prévenait tout de même qu'il ne fallait faire preuve « d'aucun triomphalisme ». Maintenant, il va falloir tenir ce cap.


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