Budget 2014 : 3 milliards d'impôts nouveaux, 15 milliards d'économies... en trompe l'oeil




Le 25 Septembre 2013, par

Le gouvernement a présenté ce matin sa copie pour le budget 2014, nommé "Cap sur la croissance et l'emploi". Celui ci prévoit un déficit de 82 milliards d'euros ramenant le déficit public à 3,6 % diu PIB. A la fin de l'année, le déficit total au sens de Maastricht atteindra 95,1 %..


Comme annoncé ces dernières semaines, le gouvernement a travaillé les économies. Le Budget 2014 ne prévoit officiellement "que" 3 milliards d'impôts nouveaux, dont la hausse de la TVA, contre 15 milliards d'économies. Mais dans les faits, ces économies vont toucher aussi le porte-monnaie des Français. 

Nombre de mesures d'économies annoncées ce matin étaient déja connues, comme par exemple le quotient familial réduit de 2000 à 1500 euros. Même chose pour la suppression de la réduction d'impôt sur les frais de scolarité, qui coûtera aux contribuables avec enfants 440 millions d'euros. La fiscalisation des pensions des parents de trois enfants et plus rapportera 1,2 milliard d'euros à l'Etat.  

D'autres mesures inattendues viennent s'y ajouter : la modification des règles du bonus-malus automobile coûtera 230 millions d'euros aux foyers qui devront changer de voiture en 2013, et payeront soit un malus plus élevé, ou obtiendront un bonus moindre. De même, la non indexation des aides aux logements permettra de faire économiser 177 millions d'euros à l'Etat, autant de moins dans la poche des ménages qui en ont besoin pour payer leur loyer ou leurs mensualités d'emprunt. L'Etat fait tout de même un petit effort : 13 000 suppressions d'emplois sont prévues dans les ministères. Mais l'an dernier, le gouvernement a annoncé le recrutement de 60 000 enseignants sur trois ans. Contradictoire ?

Côté recettes,
 la hausse des droits de mutation sur les ventes de biens immobiliers, passant de 3,8 à 4,5%, sera limitée dans le temps, en théorie jusqu'en mars 2016.  Pour ceux qui ont un projet de cession de bien, il ne faudra pas traîner : l'abattement exceptionnel de 25 % sur les plus-values en cas de cession d'un bien immobilier. La mesure est effective au 1er septembre 2013, et court jusqu'au 31 décembre 2014. Ensuite, les acquéreurs devront faire face à une hausse de la fiscalité, et a des propriétaires moins souples sur leur prix de vente, ce qui devrait congeler le marché de l'immobilier en 2015, mais le doper l'an prochain.

 

En définitive, le projet de budget 2014 ne s'éloigne que très peu de ce qui avait fuité dans la presse ces dernières semaines. L'examen par le Parlement devrait voir fleurir les amendements, y compris émanant de la majorité, qui à quelques mois des municipales, devrait être tenté de revoir certains aspects de la copie gouvernementale pour limiter la déroute prévisible.

 



Jean-Baptiste Giraud est journaliste économique, passé par Radio France, BFM, LCI, TF1 et… En savoir plus sur cet auteur