Budget de la France : la douche froide de Bruxelles




Le 23 Novembre 2017, par Aurélien Delacroix

Paris ne pourra pas jouer son rôle de bon élève de la classe européenne… du moins pas encore. Bruxelles a en effet épinglé Paris pour son budget et surtout, pour la « trajectoire d'ajustement » indispensable pour se mettre en conformité avec les règles européennes.


Pour cette année, le déficit public de la France sera de 2,9%. Si le pays parvient à rester sous la ligne de flottaison des 3% en 2018, il devrait sortir de la procédure de déficit excessif, dans laquelle on trouve aussi l'Espagne. En théorie, la Commission européenne peut infliger des amendes et des sanctions aux pays qui se trouvent dans cette situation, mais ils peuvent en sortir au bout de deux ans sous les 3%. Mais voilà, la France est (avec l'Italie, l'Autriche, la Slovénie, la Belgique et le Portugal) montrée du doigt pour ses prévisions 2018.

Pour ce qui concerne l'Hexagone, la Commission européenne estime qu'il existe une différence entre le budget présenté et cette fameuse « trajectoire ». Certes, le pays devrait se positionner sous les 3% deux années de suite (le gouvernement Philippe prévoit 2,6% pour 2018), mais on reste loin de la moyenne européenne qui se situe à 1,1%. Ce n'est pas tout. La dette continue de peser lourdement : elle atteindra 96,9% du PIB l'année prochaine, loin du seuil des 60% autorisé par les traités.

Bruxelles déplore également la hausse de 0,4 point du déficit structurel pour 2018… alors que Paris annonce une baisse de 0,1% ! Une divergence dans les calculs qui n'est pas au bénéfice de la France. À Bercy, on temporise en expliquant qu'il existe toujours une « différence d'appréciation » qui se résorbe « plus tard ». Quoi qu'il en soit, c'est la douche froide pour Paris !


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