But pourrait acquérir Conforama




Le 18 Mai 2020, par Aurélien Delacroix

Conforama, en grande difficulté suite aux deux mois de confinement, pourrait tomber dans l'escarcelle de But qui a mieux vécu la crise sanitaire.


Conforama plonge dans les difficultés

Avant que l'épidémie de coronavirus ne vienne suspendre l'activité économique dans son ensemble pendant deux mois, l'enseigne Conforama était déjà en difficulté. Un plan de restructuration a été adopté au mois de février, avec à la clé des cessions de magasins. Mais la reprise progressive de l'activité n'a pas permis à Conforama de redresser la barre : non seulement seuls 20 magasins ont rouvert (sur un réseau qui compte 200 points de vente), mais encore la trésorerie ne permet plus de payer les factures des fournisseurs. Pour sortir de l'ornière, l'entreprise négocie un prêt garanti à hauteur de 300 millions d'euros environ. 

Mais ce prêt est loin d'être dans la poche du groupe. La BNP Paribas, une des banques appelées au chevet de Conforama avec LCL, HSBC et le Crédit du Nord, n'a pas participé à la dernière réunion du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri). Les syndicats craignent que l'établissement bancaire ne veuille apporter son obole, malgré un taux de garantie par l'État porté à 90% (au lieu de 80%). Si l'enseigne n'obtient pas de prêt, la perspective d'un redressement judiciaire ne serait plus à écarter. Et cela pourrait aller assez vite, c'est l'affaire de quelques semaines.

But tente sa chance

Les opportunités d'acquisition s'ouvrent dans un secteur de l'ameublement où plusieurs entreprises sont au bord de mettre la clé sous la porte (Alinéa a déposé le bilan en fin de semaine dernière). Conforama a confirmé au Figaro que But s'est « rapproché » de l'entreprise, mais uniquement dans le cadre d'un rachat d'actifs au tribunal. L'offre mise sur la table par le second plus gros acteur du secteur (derrière Ikea, mais devant Conforama) n'est pas suffisante aux yeux de la direction.

Conforama cherche toujours à obtenir ce prêt garanti. Alexandre Falck, le PDG de But, relève la complémentarité des deux enseignes. Il explique aussi qu'en cas de rachat, la priorité sera l'emploi chez Conforama et But, mais aussi pour les fournisseurs, « en partie les mêmes que ceux de Conforama et sont donc actuellement mis à mal par ses difficultés ». But est prêt à débourser de 200 à 300 millions d'euros.