CDG Express : le Sénat s’oppose à l’engagement de fonds publics




Le 30 Novembre 2017, par Anton Kunin

Les sénateurs ont annulé l’amendement voté par les députés le 16 novembre 2017, qui aurait autorisé l’État à octroyer un prêt au consortium chargé de construire la ligne ferroviaire Charles-de-Gaulle Express, entre l’aéroport éponyme et la Gare de l’Est, à Paris.


Les sénateurs invalident les choix budgétaires du gouvernement

Le sénateur Arnaud Bazin, qui a fait voter au Sénat la suppression du prêt que l’État s’apprêtait à octroyer à Charles-de-Gaulle Express, se dit guidé par « l'indignation et l'incompréhension des élus du Val-d'Oise et de sa population » face au choix du gouvernement de prioriser le projet Charles-de-Gaulle Express aux dépens de la construction de la ligne 17 du métro automatique. Pour rappel, la ligne 17 devrait desservir le même territoire que le Charles-de-Gaulle Express, sauf qu’à la différence de ce dernier, qui sera direct, la ligne 17 devrait marquer des arrêts dans neuf gares sur son parcours entre Saint-Denis Pleyel et Le Mesnil-Amelot. Parmi ces gares figurent le terminal 2 et le (futur) terminal 4 de l’aéroport de Roissy.

Le sénateur pointe le fait que le gouvernement souhaiterait retarder la construction de la ligne 17 sous prétexte qu’elle induirait un endettement de 2,2 milliards d’euros pour l’État, alors même que le prêt de 1,7 milliard d’euros que l’État souhaite octroyer à Charles-de-Gaulle Express « dégrade d’autant le déficit 2018 déjà lourd ».

Les sénateurs redoutent le report de la réalisation du « train du quotidien »

Dans un communiqué, le sénateur Arnaud Bazin affirme que « si la liaison CDG Express est nécessaire pour le bon déroulement des JO de 2024, la ligne 17 est elle aussi non seulement indispensable à ces JO mais aussi au développement des territoires de Seine-Saint-Denis, Seine-et-Marne et du Val-d’Oise, voués à la relégation si elle n’était pas réalisée ».

En présentant le 16 novembre 2017 devant les députés son amendement qui devrait autoriser « l’octroi de 1,7 milliard d’euros en autorisations d’engagement », Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances, avait déclaré : « L’objectif est de disposer de la visibilité nécessaire s’agissant du financement de ce grand projet d’infrastructure ». Avant d’ajouter : « [Le gouvernement] ne veut plus perdre un seul mois dans le lancement de ce projet qui permettra de relier le plus grand aéroport français au centre de Paris en vingt minutes. Vous ne ferez pas de la France un pays attractif pour les investisseurs et pour le développement économique si son plus grand aéroport n’est pas relié correctement à sa capitale ».