Camaïeu : aux portes de la liquidation judiciaire, l’actionnaire en appelle à l’État




Le 28 Septembre 2022, par Victoire de Fonclare

L’enseigne de prêt-à-porter féminin a rendez-vous au tribunal de commerce de Lille le 28 septembre 2022. Présentant un plan de relance, la marque espère échapper à une liquidation judiciaire et la suppression de près de 2.500 postes.


Un manque crucial de fonds pour Camaïeu

Le tribunal de commerce de Lille rend sa décision le 28 septembre 2022 concernant l'avenir de l'enseigne Camaïeu
En juillet 2022 la maison mère de Camaïeu, la société Aciam, est placée en redressement judiciaire, croulant sous les dettes. Depuis, l’enseigne française peine à se relever, après une période Covid compliquée et une cyberattaque en juillet 2021. Le tribunal a accordé à la direction six mois d’observation durant lesquels elle doit trouver un plan de continuation.

Peine perdue, l’entreprise a accumulé des dettes après la procédure, et tous les appels à des potentiels repreneurs ont échoué. Il faudrait près de 90 millions d’euros pour remettre l’entreprise sur les rails, ne serait-ce que pour préparer les collections prochaines. Mais c’est un montant que la direction n’a pas.

2.et574 emplois menacés

Le tribunal de Commerce de Lille scellera l’avenir de la marque. S’il prononce une liquidation judiciaire, ce qui est le plus probable, ce sont des milliers d’emplois qui sont sur la sellette. Dans les boutiques, les salariés sont inquiets « face aux clientes, on ne peut même pas dire si on sera encore là lundi… ». Un espoir subsiste néanmoins avec le plan de continuation de l’actionnaire HPB (Hermione People and Brands). Celui-ci propose la fermeture de 208 magasins et la suppression de près de 500 postes, des chiffres énormes mais quelque peu minimisés par la radiation potentielle des 2.574 postes si la liquidation est prononcée.

Cependant, pour réaliser un tel plan, l’actionnaire a besoin de l’aide de l’État : environ 48 millions d’euros. Mais la décision de Bercy est claire : le plan n’est pas « réaliste ». Le ministère de l’Économie et des Finances s’est agacé « L'actionnaire demande à l'État de prendre en charge plus des deux tiers de l'apport nécessaire au financement du plan de reprise, en plus de l'abandon de l'ensemble des dettes publiques existantes ».


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