Camaïeu repris par la Financière immobilière bordelaise




Le 17 Aout 2020, par Aurélien Delacroix

C'est finalement la Financière immobilière bordelaise (FIB) qui reprend l'enseigne Camaïeu, qui était en redressement judiciaire depuis le 26 mai.


Mieux-disant social

Le choix du tribunal de commerce de Lille se portait sur deux offres. La première était emmenée par Joannes Soënnen, actuelle PDG de l'enseigne, avec le soutien de plusieurs fonds déjà actionnaires et soutenue par le syndicat majoritaire au sein de l'entreprise. La seconde, par FIB, un fonds d'investissement spécialisé dans l'immobilier, soutenue par l'intersyndicale CFDT-CGT-FO et le comité social et économique du groupe. D'un côté, la reprise de 446 magasins et la sauvegarde de 2.520 emplois. De l'autre, ce sont 2.659 salariés et 511 magasins qui pouvaient être sauvegardés. C'est la deuxième offre qui a été choisie par le tribunal, malgré « la faiblesse des prix de reprise », a regretté le tribunal, « indécents » dans les deux cas.

Malgré tout, c'est donc FIB qui décroche Camaïeu, deux ans après avoir acquis 22 franchisés Galeries Lafayette en région. Le réseau de l'enseigne de prêt-à-porter comptait 636 magasins et 3.146 salariés. C'est donc la solution la mieux-disante socialement qui a été privilégiée. La Financière s'engage par ailleurs à conserver le siège de Roubaix (Nord) ainsi que le bâtiment logistique, tout comme le prestataire Dispéo.

162 millions d'euros de pertes

Dans son délibéré, le tribunal a expliqué qu'aucune reprise d'entreprise ne pouvait réussir sans le soutien des équipes et des salariés. « L'équipe dirigeante actuelle n'a pas su ou pas pu acquérir et conserver la confiance du personnel », dispose la justice. Plusieurs syndicats ont reproché à Joannes Soënnen de n'avoir pas été en mesure de relancer l'enseigne malgré les aides de l'État et les licenciements. Ils estiment aussi que la mise en œuvre du plan de transformation en mars a précipité le redressement judiciaire.

Camaïeu, comme la plupart des enseignes de l'habillement, a rencontré de lourdes difficultés lors de la crise sanitaire. Les fermetures de magasins ont réduit le chiffre d'affaires à néant : 800 points de vente ont dû fermer dans le monde, ce qui a entraîné un manque à gagner de 162 millions d'euros. Camaïeu n'a pas pu bénéficier d'un prêt garanti par l'État pour se maintenir à flot.


Tags : camaïeu