Carlos Ghosn rejette les accusations de la justice japonaise




Le 26 Novembre 2018, par Aurélien Delacroix

Selon la télévision publique japonaise NHK, Carlos Ghosn a nié la dissimulation de revenus et les malversations que les enquêteurs lui reprochent depuis le début de la semaine dernière.


L’ex-patron de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi est incarcéré au Japon depuis lundi dernier. La justice du pays veut en savoir plus sur d’éventuelles dissimulations de revenus alors qu’il était président du conseil de d’administration de Nissan. Entre 2011 et 2015, il aurait caché aux yeux du fisc japonais 5 milliards de yens (39 millions d’euros), et il se serait rendu coupable des mêmes pratiques sur les trois années suivantes pour un total de 8 milliards de yens (62 millions d’euros). Carlos Ghosn n’aurait pas non plus déclaré un bonus de 30 millions d’euros provenant de plus-values sur des actions.

Ça n’est pas tout. La sœur de l’ex-président de Nissan aurait demandé et obtenu du constructeur automobile le versement de 100 000 dollars annuels pour sa sœur, pour une mission de conseil que la justice soupçonne d’être fictive. Et ce, depuis 2002. Des allégations d’abus de bien social sont également en cours d’instruction. Devant les enquêteurs, le dirigeant français n’aurait pas fait usage de son droit au silence, et il n’aurait pas non plus tenté de dissimuler ces sommes aux autorités fiscales japonaises, selon la NHK.

Cette affaire secoue la France comme le Japon. Bruno Le Maire, qui a rencontré son homologue nippon cette semaine, a assuré ne pas croire à la « théorie du complot » qui voudrait que les Japonais aient voulu leur défiance envers les Français au sein de l’Alliance. Si Renault n’a pas démis Carlos Ghosn de ses fonctions, une gouvernance intérimaire a été mise en place. Chez Nissan, on n’a pas fait preuve d’autant de prévention : Carlos Ghosn a été purement et simplement éjecté de son poste de président.