Carlos Ghosn s'exprime après sa fuite du Japon




Le 31 Décembre 2019, par Aurélien Delacroix

Le feuilleton Carlos Ghosn a connu un rebondissement inattendu ce lundi 30 décembre, l'ex-président de Renault et de Nissan ayant fui son assignation à résidence à Tokyo pour Beyrouth, au Liban.


L'ex-patron de Renault promet de parler « librement »

Carlos Ghosn, qui préparait son procès prévu en 2020 au Japon pour plusieurs accusations de malversations financières, a confirmé sa présence au Liban, le pays où il a grandi et qui n'a pas d'accord d'extradition avec le Japon. Durant une déclaration ce mardi 31 décembre, l'homme d'affaires déchu a promis de « parler librement » aux médias. Ce qui a provoqué la sidération et la consternation à Tokyo, où il a été arrêté fin 2018, détenu 130 jours, puis assigné à résidence. « Je n'ai pas fui la justice, je me suis libéré de l'injustice et de la persécution politique », a-t-il affirmé.

Une telle histoire embarrasse non seulement le Japon, mais aussi la France. Le ministère des Affaires Étrangères a fait savoir par voie de communiqué ne pas avoir été informé du départ de Carlos Ghosn et précise que les autorités françaises n'ont « aucune connaissance des circonstances de ce départ ». Le ministère a tout simplement appris l'arrivée de l'ancien dirigeant « par la presse », a-t-il assuré.

Les autorités françaises pas au courant

Carlos Ghosn a bénéficié de la protection consulaire, « comme tout ressortissant français, dès les premières heures de son arrestation au Japon », précise le Quai d'Orsay, qui maintenait un contact régulier entre l'ambassade de France au Japon, le dirigeant et ses avocats. « Sa situation, ainsi que la mise en oeuvre de certains principes de droit, ont fait l'objet d'un suivi attentif et permanent de notre ambassade à Tokyo ».

« Personne, quelle que soit sa nationalité, ne doit s'exonérer de la bonne application de la loi », a ajouté Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur. La fuite de Carlos Ghosn est un mystère qui reste encore à élucider. Une source indique qu'il avait en sa possession son passeport français, alors qu'il était normalement entre les mains de ses avocats japonais en vertu de l'assignation à résidence.


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