Carte Bancaire : le pouvoir d'achat en danger à cause des frais de transaction




Le 26 Février 2024, par Aurélien Delacroix

La question des frais de carte bancaire est certes technique, mais elle touche aussi directement le portefeuille des consommateurs. Le réseau CB (Carte Bancaire) tend à disparaître au profit de Visa et de Mastercard, ce qui entraîne des frais supplémentaires.


Une évolution silencieuse aux lourdes conséquences

L’usage quotidien de la carte bancaire, pratique et devenu quasi universel, cache une réalité économique moins connue du grand public : chaque paiement effectué entraîne des frais pour les commerçants, qui varient selon le réseau utilisé. Historiquement, les cartes estampillées du logo « CB » (Carte Bancaire), gage d'un système de paiement national, garantissaient des frais moindres pour les commerçants. 

Cependant, on observe une tendance à l'abandon de ce sigle au profit de réseaux internationaux comme Visa et MasterCard. Ces derniers imposent des frais significativement plus élevés, allant jusqu’à dix fois ceux du réseau CB selon Dominique Schelcher, PDG de Système U, relevé par Le Journal du Net. Cette situation pourrait inévitablement influencer les prix à la consommation, les commerçants étant contraints de répercuter ces coûts supplémentaires sur leurs tarifs.

Le glissement vers les réseaux de paiement internationaux, plus coûteux, s’explique par plusieurs facteurs. L’émergence des paiements en ligne et sur mobile, privilégiant souvent Visa et MasterCard, ainsi que la montée en puissance des néobanques et certaines banques en ligne non affiliées au réseau CB, jouent un rôle clé dans cette évolution. 

Disparition progressive de Carte Bancaire

Système U, Auchan, Cdiscount et SNCF Voyageurs alertent dans un document commun sur la réduction de la part des paiements via le réseau CB, passée de 97 % à 85 % en trois ans. Cette transition vers des réseaux plus onéreux entraîne une augmentation des frais de transaction pour les commerçants, qui pourraient ne pas avoir d’autre choix que d’augmenter leurs prix, affectant directement le pouvoir d'achat des consommateurs.

La situation appelle à une prise de conscience tant des consommateurs que des acteurs économiques. L’abandon progressif du logo CB sur les cartes bancaires, si elle répond à des logiques de marché et à l’internationalisation des pratiques de paiement, soulève des questions quant à son impact à long terme sur l’économie réelle. 

Les enseignes, face à des coûts de transaction accrus, pourraient être amenées à ajuster leurs tarifs à la hausse, répercutant ainsi indirectement ces frais bancaires sur les ménages français. Cette évolution pourrait peser sur le quotidien des Français dans un contexte économique déjà marqué par l'inflation.