Cazeneuve : "Il faut mettre le cap sur les économies, jusqu'à la fin de la législature"




Le 6 Novembre 2013, par

Dans un entretien au quotidien Les Echos, le ministre du Budget confirme son ambition : réduire la dépense publique, et traquer les fraudeurs.


Après le matraquage fiscal, vérité première assumée par Pierre Moscovici à la rentrée, voici l'aveu que l' "on est entré dans une période où l'argent public sera durablement rare. Interviewé par Les Echos, Bernard Cazeneuve promet que les objectifs de réduction des déficits publics seront tenus, faisant suite à la polémique initiée mardi par la Commission Européenne qui ne croit pas aux prévisions en la matière du gouvernement français. Là où la France promet de passer sous la barre des 3 % de déficit en 2015, avec un an de retard sur le timing prévu, Bruxelles voit encore la France à 3,7% de déficit à cette date. 

Pour arriver à cela, Bernard Cazeneuve se prépare à se mettre en travers du coffre fort, quand bien même celui-ci est déjà vide. "Je serai intraitable sur le respect des objectifs de dépenses". Pour cela, tout crédit accordé d'un côté sera "compensé à l'euro près par autant d'annulations réparties sur l'ensemble des ministères". 

La dépense publique est-elle en baisse de 15 milliards en 2014 (en fait, elle progresse moins vite que son rythme de croissance habituel corrélé à l'inflation, mais ne reflue pas). "Il faudra porter notre ambition encore plus loin en 2016 et 2017" margelle Bernard Cazeneuve.


Par ailleurs, Bernard Cazeneuve entend renforcer encore les sanctions contre les fraudeurs. "Chaque euro perçu sur ceux qui fraudent est un euro de moins demandé aux Français qui payent déjà" martèle le ministre du Budget. Cela vaut aussi bien pour les particuliers, qu'il invite à régulariser au plus vite leur situation avant que les sanctions ne deviennent plus sévères, mais aussi pour les entreprises. "Il n'est pas question de faiblir face à la fraude ou à l'optimisation fiscale". Un message qui en pleine révolte des bonnets rouges, qui ressemble de plus en plus à une révolte fiscale, est manifestement destiné à décourager ceux qui espèrent que l'étau se déserre, avec une amnistie générale à la clef...


Jean-Baptiste Giraud est journaliste économique, passé par Radio France, BFM, LCI, TF1 et… En savoir plus sur cet auteur