Chantiers de Saint-Nazaire : après la nationalisation, les négociations avec l'Italie




Le 30 Juillet 2017, par Aurélien Delacroix

Après la nationalisation temporaire des chantiers navals de Saint-Nazaire, le gouvernement veut calmer le jeu avec des partenaires italiens qui auraient dû prendre le contrôle de STX France.


Mais cet accord, signé avec le précédent gouvernement de François Hollande, a été dénoncé par le nouveau résident de l'Élysée. Emmanuel Macron veut faire des chantiers de l'Atlantique un équivalent d'Airbus pour le naval civil et militaire. Un projet qui va à l'encontre de la prise de contrôle du groupe Fincantieri, qui devait acquérir la majorité du capital de STX France, l'opérateur des chantiers. Finalement, Bruno Le Maire a annoncé la prise de contrôle à 100% de l'entreprise, usant ainsi du droit de préemption de Paris sur les actifs stratégiques.

Le schéma capitalistique proposé à Rome par le ministre de l'économie, c'est à dire un partage « 50 - 50 », n'a pas été accepté. Désormais, l'exécutif français doit faire face à la colère de l'Italie qui n'a pas apprécié de se faire couper l'herbe sous le pied. Ce d'autant que les pouvoirs publics italiens s'appuient sur un accord passé avec le précédent gouvernement. Bruno Le Maire, qui se rendra à Rome mardi prochain pour rencontrer ses homologues, va jouer une nouvelle carte.

Dans une interview au Journal du Dimanche, il a ainsi confié vouloir faire un « geste d'ouverture » en élargissant les négociations à une coopération militaire. « Jusque-là on partait sur une base de coopération dans le secteur industriel civil: la réalisation de paquebots de plaisance, pour résumer ». Désormais, le ministre veut voir ce qu'il est possible de faire « dans le secteur militaire, dans les navires de surface, précisément ». Voilà qui cadrerait avec la vision d'Emmanuel Macron, mais les autorités italiennes ne le verront sans doute pas du même œil. Le feuilleton STX se poursuit donc, et l'issue reste incertaine.


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