Chômage : une hausse de 1,9% au troisième trimestre 2020




Le 10 Novembre 2020, par Paolo Garoscio

La publication des chiffres du chômage du troisième trimestre 2020 par l’Insee dévoile une hausse inédite, soulignée par l’institut de sondage. Mais ce dernier précise qu’il s’agit bien d’une sorte d’anomalie statistique qui est liée à la définition de « chômage » qui est utilisée. Mais, même en prenant en compte ce paramètre, le nombre de chômeurs augmente en France.


On compte 2,7 millions de chômeurs en France

Pixabay/useche70
Publiés le 10 novembre 2020, les chiffres du chômage pour l’Hexagone font état de 2,7 millions de personnes sans emploi (hors Mayotte) à la fin du troisième trimestre 2020, soit 9% de la population. L’augmentation n’est toutefois pas étonnante : la crise économique commence à avoir des effets, attendus, sur l’emploi en France… et d’ailleurs les chiffres publiés sont cohérents avec les prévisions de l’Insee qui tablait sur 9% au troisième trimestre 2020 et 9,7% fin 2020.

Ce que souligne l’Insee est surtout la hausse inédite d’un trimestre sur l’autre : le taux de chômage a augmenté de 1,9% en trois mois, du jamais vu depuis le début des statistiques. Mais c’est une donnée qu’il faut amender car elle est liée à la situation sanitaire.

La hausse du chômage sur un an est de 0,6%

L’augmentation de 1,9% sur un trimestre, explique l’Insee, « est d'une ampleur inédite depuis que l'Insee le mesure (1975) mais est en partie mécanique, par contrecoup de la baisse en trompe-l'œil liée au confinement ». En prenant l’augmentation sur un an, l’évolution tombe à 0,6%.

La raison est la définition du chômage utilisée par l’Insee, qui est celle du Bureau International du Travail (BIT). Contrairement à Pôle emploi, qui établit ses statistiques en fonction des inscrits sur ses listes, le BIT considère qu’une personne est au chômage uniquement si elle cherche activement un emploi. Or, cette recherche était impossible au deuxième trimestre 2020, du fait du confinement : le taux de chômage avait d’ailleurs baissé sur la période avril-juin 2020 de 0,7%, un paradoxe.