Combien va coûter la renationalisation d’EDF ?




Le 12 Juillet 2022, par Paolo Garoscio

Dans le cadre du plan d’urgence visant à améliorer l’indépendance énergétique de la France, devenu stratégique depuis le début de la guerre en Ukraine et les menaces de la Russie, le gouvernement a annoncé sa volonté de renationaliser EDF. Une mesure qui permettrait de plus facilement lancer des grands chantiers mais qui va d’abord nécessiter une dépense de plusieurs milliards d’euros.


Vers une OPA de l’État sur EDF ?

Pixabay/StockSnap
La renationalisation de l’énergéticien public EDF, dont l’État est actionnaire majoritaire, peut prendre deux voies. La première est celle d’une loi de nationalisation qui nécessite une adoption de la part du Parlement ; la deuxième est celle d’une Offre Publique d’Achat (OPA), opération boursière plus classique. Or, selon les informations de Reuters, c’est vers cette deuxième option que le gouvernement se dirigerait.

La raison est le risque de voir la loi être retoquée par le Parlement. Depuis l’annonce faite par Élisabeth Borne lors de son discours de politique générale, une partie de l’opposition a vivement critiqué le projet. Le Rassemblement National, notamment, semble particulièrement défavorable à l’idée d’une entreprise 100% publique et pourrait le faire savoir dans l’Hémicycle.

Un coût de près de 10 milliards d’euros ?

Opter pour une OPA va sans aucun doute faciliter l’opération pour le gouvernement, mais cela représentera un coût élevé pour l’État français. Si l’exécutif n’a pas encore annoncé de prix, selon Reuters les détails de l’opération devraient être annoncés avant la fin de l’été 2022 pour une finalisation du rachat avant la fin de l’année, il est possible d’avancer une estimation.

Détenant 84% de l’énergéticien environ, l’État français doit racheter les 16% du capital aux mains du privé, dont des Français et des salariés. Le gouvernement va donc devoir proposer un offre qui tienne compte du prix en Bourse d’EDF et y ajouter un bonus pour convaincre à la cession du capital. Selon Reuters, cela pourrait conduire à un coût entre 8 et 10 milliards d’euros pour clore le rachat.