Comptes publics : un bilan 2022 très médiocre




Le 28 Mars 2023, par La rédaction

Les chiffres des comptes publics pour 2022 ont été publiés par l'Insee. Comme prévu, ils ressortent très dégradés, mais la situation n'est pas aussi mauvaise que le gouvernement l'avait craint.


Déficit et dette toujours dégradés

Des comptes publics très dégradés, mais moins que prévu : c'est ce qui ressort de la publication par l'Insee de sa première estimation pour 2022. Le déficit public est en baisse par rapport à l'année précédente : 4,7% du PIB en 2022, contre 6,5% en 2021. Il en va de même pour la dette qui passe de 112,8% en 2021 à 111,6% en 2022. La dette s'établit quant à elle à 2.950 milliards : le seuil symbolique des 3.000 milliards n'a pas été franchi…

Il n'y a certes pas de quoi pavoiser, même si le gouvernement avait prévu 5% de déficit : la réalité est donc meilleure qu'estimé. En revanche, l'exécutif avait parié sur une dette de 111,5% du PIB, de ce côté c'est raté. L'Insee a également confirmé la croissance annuelle de 2,6%, un véritable grand huit après 2021 (+6,8%) et 2020 (-7,9%) ! Bruno Le Maire s'est voulu optimiste à la lecture de ces résultats : « La résilience de notre économie nous permet de réduire le niveau de dette à 111,6% du PIB et de respecter notre objectif de finances publiques avec un déficit sous les 5 % ».

Des comptes publics à redresser

Le ministre de l'Économie a néanmoins admis que la France souffrait d'un « problème structurel ». Selon son diagnostic, partagé depuis des années par des bataillons d'économistes, le pays ne produit pas assez et dépense trop. « Notre stratégie a toujours été la même : faire en sorte que les dépenses publiques augmentent moins vite que la production publique », a conclu le locataire de Bercy.

C'est mi-avril que le gouvernement devrait présenter un programme de stabilité pour la trajectoire des finances publiques avec un objectif : revenir sous les 3% de déficit d'ici 2027, une promesse du candidat Macron. Réduire les dépenses après la politique du « quoi qu'il en coûte » risque cependant d'être un numéro d'équilibriste compliqué, surtout après la réforme des retraites qui est mal passée.