Confinement et État d’urgence : l’Assemblée va à l’encontre du gouvernement




Le 4 Novembre 2020, par Paolo Garoscio

La soirée de mardi 3 novembre 2020, à l’Assemblée nationale, a été un coup dur pour le gouvernement. Deux textes cruciaux pour sa stratégie de gestion sanitaire, portant sur l’État d’urgence et le Confinement, ont été adoptés… contre son avis. Olivier Véran, ministre de la Santé, s’est emporté.


L’État d’urgence prolongé pour une durée minimale

Le gouvernement espérait que l’État d’urgence sanitaire, qui lui permet de prendre des mesures drastiques par décret, comme le confinement généralisé de la population, allait pouvoir se prolonger durant plusieurs mois encore. La date de fin prévisionnelle que l’exécutif avait en tête était le 16 février 2021… mais c’était sans compter sur l’opposition.

Le vote de la prolongation de l’État d’urgence était en effet prévu pour mardi 3 novembre 2020, mais à 21 heures les députés de LREM étaient trop peu nombreux. L’opposition a donc eu le champ libre pour adopter un amendement qui ne prolonge l’État d’urgence que jusqu’au 14 décembre 2020, soit avant les fêtes de fin d’année, importantes pour la population française et les familles mais dont le déroulement reste en suspens.

Le confinement soumis au vote du Parlement, Olivier Véran s’emporte

Peu après ce premier échec, le gouvernement en a subi un deuxième. Cette fois, c’est un amendement qui prévoit qu’en cas de prolongation du confinement généralisé de la population, prévu pour s’arrêter le 1er décembre 2020, ce sera au Parlement de voter. Un revers de taille alors que le confinement est décidé en Conseil de Défense et exclusivement par décret.

Ces deux échecs à l’Assemblée nationale sont liés à une absence, remarquée, des députés LREM sur les bancs du Palais Bourbon. Mais Olivier Véran, ministre de la Santé, a vivement critiqué l’opposition. « Je suis rentré dans deux chambres de réanimation de Corbeil-Essonnes ». « Dans la première chambre, il y avait un jeune homme de 28 ans, dans le coma, intubé et ventilé. Il n’avait pas loin de dix pousse-seringue pour pouvoir à la fois l’alimenter et lui fournir les médicaments essentiels pour le maintenir en vie. Dans la deuxième chambre, il y avait un jeune homme de 35 ans en surpoids. »
« C'est ça la réalité mesdames et messieurs les députés, si vous ne voulez pas l'entendre sortez d'ici ! C'est ça la réalité dans nos hôpitaux, vous êtes en train de débattre de sujets alors que nos soignants se battent pour sauver des vies dans ces hôpitaux », s’est exclamé le ministre.