Conquête spatiale : combien coûte la mission Rosetta




Le 13 Novembre 2014, par

Le module Philae s’est posé sur la comète Tchouri. Il lui reste deux jours pour faire ses analyses. Cela faisait dix ans que la sonde qui l’a largué était en route vers cette comète. Une première dans l’histoire de la conquête spatiale européenne. Et un budget de taille pour le Vieux continent.


@Shutter

En période de crise économique, certains diront que cette mission était une folie d’un point de vue purement financier. Il est vrai que lancer une sonde dans l’espace, pour un voyage qui dura dix ans, vers la comète Tchouri, a un coût évident. On estime en fait ce montant à 1,4 milliard d’euros. Une somme qui se décompose en plusieurs parties. 

 

Tout d’abord le budget initial de la mission Rosetta, de 220 millions d’euros. Ce budget comprend le lancement de la sonde, la sonde en elle-même, et tous les équipements scientifiques pour diriger la mission depuis le sol. Il faut également rajouter les coûts liés au retard d’un an pris par la mission. Plus d’un milliard d’euros pour des études scientifiques c’est beaucoup, certes, mais ce prix correspond à titre de comparaison à la moitié du prix d’un sous-marin nucléaire dernière génération. 

 

Cette mission est, de plus, étalée dans le temps. L’Europe n’a pas eu à débourser cette somme en une seule fois. Les coûts de la mission Rosetta ont en effet été amortis de 1996, date du début de la mission, jusqu’à sa fin, en 2015. 

 

Cette épisode phare de la conquête spatiale européenne est enfin une oeuvre collective. Pas moins de 50 entreprises y ont œuvré, dans 14 pays européens, et aux Etats-Unis, au sein d’Astrium, la division air et espace d’Airbus Group. Une mission facteur d’emploi donc, à l’heure où la croissance et le chômage en Europe sont en berne. Pour l’Agence spatiale européenne, il est en revanche difficile de donner un chiffre précis quant au nombre d’emplois créés. 

 

La France a en tout cas posé sa pierre à l’édifice, via une participation de 20 % dans le projet Rosetta. Des entreprises français ont notamment fabriqué la pile et les batteries capables de fonctionner dans une température de -40 degrés, pour faire fonctionner le module Philae. Là encore, il a fallu créer des emplois. Et tout cela au service de la recherche scientifique. Qui sait, les analyses de Philae permettront peut être d’en savoir plus sur l’origine de notre système solaire, et l’apparition de la vie sur Terre ?



Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du… En savoir plus sur cet auteur