Coup de tabac à prévoir sur le prix du paquet de cigarettes




Le 27 Février 2014, par Aurélien Delacroix

La lutte contre le tabagisme passe par l'augmentation du prix des cigarettes. Pendant ce temps, le marché des cigarettes électroniques explose.


Les sénateurs Yves Daudigny (PS) et Catherine Deroche (UMP) estiment qu'il faut frapper un grand coup dans la lutte contre le tabagisme - et puisque les précédentes augmentations n'ont pas convaincu suffisamment de fumeurs d'abandonner cette mauvaise habitude, il faut accélérer les hausses de prix. Après l'augmentation de janvier, le paquet coûte déjà 6,30 euros, mais malgré ce prix prohibitif, rien n'arrête les fumeurs : le marché a ainsi progressé de 18% entre 2004 et 2012, alors que le prix du paquet a grimpé d'1,30 euro. Les sénateurs proposent donc un remède de cheval : appliquer une hausse annuelle de 10% pour atteindre, au bout de cinq ans, un prix du paquet aux alentours de 11,30 euros.
 
C'est que la cigarette coûte cher aux finances publiques, 47 milliards d'euros par an pour les soins et le traitement des maladies liées au tabagisme. Rappelons que la cigarette occasionne 73 000 décès chaque année. Et malgré les campagnes de prévention, les fumeurs sont toujours très nombreux à risquer leur vie, même si la vente de tabac a chuté de 6,2% l'an dernier, et de 7,6% concernant spécifiquement les cigarettes. Marisol Touraine pourrait prendre en compte cette suggestion lors de la présentation de sa loi sur la santé publique, en juillet prochain.
 
La baisse du tabagisme passe certainement par la hausse du prix des paquets, mais aussi et c'est plus étonnant, par l'e-cigarette. L'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a indiqué dans une étude que la cigarette à vapoter avait « réduit la quantité moyenne consommée par chaque fumeur », et qu'elle était responsable « d'une partie de la baisse des ventes [de tabac] observées en 2013 ».
 
La cigarette électronique est bien moins nocive que son homologue traditionnelle - et même sans vraiment de danger pour peu qu'on ne vapote pas de nicotine. 2 millions de Français utiliseraient une e-cigarette; malgré tout, l'OFDT estime qu'1% seulement des vapoteurs ont arrêté la cigarette par ce biais.