Coût du Brexit sans accord : lourd pour la France, encore plus pour le Royaume-Uni




Le 21 Octobre 2020, par La rédaction

Alors que l'hypothèse de l'absence d'accord commercial entre Londres et Bruxelles semble de plus en plus probable, les pertes pour l'Union européenne seront lourdes… Mais aussi et surtout pour le Royaume-Uni.


L'Allemagne, les Pays-Bas et la France les plus touchés

Si le Royaume-Uni est sorti de l'Union européenne depuis le 31 janvier, les relations commerciales qui régissent les échanges entre Londres et Bruxelles sont toujours celles du marché commun. En cas d'absence d'accord dans les prochaines semaines, ces règles seront celles de l'Organisation mondiale du commerce, ce qui revient à mettre en place des droits de douane entre les deux blocs. Ces obstacles seront particulièrement coûteux pour les exportations de l'Union vers le Royaume-Uni, selon le cabinet Euler Hermes : l'hypothèse d'un « no deal » représenterait un coût total de 33 milliards d'euros pour les exportations européennes en 2021.

C'est l'Allemagne qui sera la plus touchée, avec des pertes à l'export qui se monteraient à 8,2 milliards d'euros. Les Pays-Bas subiraient des pertes de l'ordre de 4,8 milliards. Vient ensuite la France, avec un manque à gagner évalué à 3,6 milliards d'euros. L'Hexagone exporte au Royaume-Uni pour 33,6 milliards de produits de toute sorte. Ces pertes représenteraient 10,7% des exportations françaises, et 30% de l'excédent commercial dégagé par le pays avec son voisin d'outre-Manche. Le coup serait donc rude, dans un contexte compliqué par la crise sanitaire.

Contraction du PIB au Royaume-Uni

En cas d'accord de dernière minute entre Londres et Bruxelles, l'impact sur les exportations serait moindre : la France perdrait tout de même 1,9 milliard d'euros, derrière l'Allemagne avec 4,2 milliards et les Pays-Bas (-2,6 milliards). C'est au Royaume-Uni que les conséquences d'un « no deal » restent les plus importantes. Euler Hermes s'attend ainsi à une contraction du produit intérieur brut de 4,8% l'année prochaine, avec des exportations en recul de 13%.

Les investissements baisseraient tout simplement d'un quart, tandis qu'il faudra vivre avec une inflation de 4,5% sur l'ensemble de l'année. La hausse des prix est le corollaire de l'enchérissement des produits importés (le cabinet estime cette progression à 15%). Les barrières douanières ainsi que les formalités administratives ont un coût. Londres a tout intérêt à arracher un accord, puisque dans ce cas la croissance serait positive (+2,5%), les exportations augmenteraient de 1,8%.


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