Créer 200 000 emplois en supprimant le différé de crédit d'impôt dans les emplois à domicile




Le 20 Aout 2017, par

200 000 emplois, c’est la promesse de création d’emplois faite par plusieurs organisations patronales dont le MEDEF dans une tribune publiée hier dans le Journal du Dimanche.


Dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche, le président du Medef Pierre Gattaz, celui de la Fédération du Service aux Particuliers Maxime Aiach, Marie-Anne Barbat-Layani, la directrice-générale de la Fédération Bancaire Française, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal ETHIC et Léonidas Kalogeropoulos, porte-parole des Chantiers de l'Entreprenalisme, affirment qu'il est possible de créer 200 000 emplois rapidement en France dans les services à la personne.

L’idée des organisations patronales qui interpellent le gouvernement est tout simplement de supprimer le différé de crédit d'impôt. Aujourd'hui, quand vous employez du personnel à domicile, aide ménagère, femme de ménage, nounou, mais aussi auxiliaire de vie, s'il vous en coûte 1000 euros par mois, vous déboursez effectivement 1000 euros tous les mois, et ne voyez la différence revenir, à savoir, 50 % du montant de la dépense, que l'année suivante, en crédit d'impôt.

L'idée des organisations patronales est de rendre aux ménages la trésorerie de cette avance faîte à l'Etat tout de suite, et non pas au bout de 12 à 18 mois.

Mais comme les finances publiques sont, on le sait, en mauvaise santé elles ne demandent pas à l’Etat de rembourser plus vite... mais plus simplement de créer un mécanisme, en votant une loi, permettant aux banques de faire crédit de ces sommes aux particuliers employeurs.

Résultat, tout un chacun aurait la possibilité de retrouver sur son compte en banque, tous les mois, la moitié des sommes dépensées en emploi à domicile, somme mise à disposition par la banque, sur demande contre de petits intérets... La banque étant remboursée l’année suivante par l’Etat.

Pour qu'un tel mécanisme puisse être mis en place, il faut cependant permettre de céder la "créance fiscale" que détient le particulier sur l'Etat à la banque pour qu'elle la refinance, tout en étant certaine d'être remboursée directement.

Un mécanisme qui n'est pas sans rappeler le Dailly, dont parlent d'ailleurs les mouvements patronaux dans leur tribune, ignorant peut-être sans doute que les banques sont de plus en plus réticentes à l'utiliser, lui préférant largement l'affacturage, beaucoup plus rémunérateur...


Jean-Baptiste Giraud est journaliste économique, passé par Radio France, BFM, LCI, TF1 et… En savoir plus sur cet auteur