Crise du crédit immobilier en France : baisse historique des nouveaux prêts




Le 8 Mars 2024, par La rédaction

La France connaît une baisse significative des nouveaux crédits à l'habitat depuis le pic du printemps 2022. Entre taux d'intérêt en hausse et propositions de réforme, les acteurs du secteur cherchent des solutions pour dynamiser le marché.


Un marché immobilier en berne

Depuis le sommet atteint au printemps 2022, le marché des crédits immobiliers en France traverse une période de marasme inédite. Les données récentes de la Banque de France indiquent une chute considérable des nouveaux prêts à l'habitat, avec un montant qui a été divisé par trois, s'établissant à 7,6 milliards d'euros en janvier 2024. Cette baisse marque le niveau le plus faible depuis l'automne 2014, soulignant une contraction sévère du secteur.

Parallèlement, le taux d'intérêt moyen des nouveaux crédits, hors frais et assurances, a enregistré une augmentation, passant de 4,04 % en décembre 2023 à 4,17% en janvier 2024. Cette tendance à la hausse des taux d'intérêt contribue à freiner la demande de prêts immobiliers, rendant l'accès à la propriété plus difficile pour les ménages français.

Les chiffres de la Banque de France contrastent avec ceux de l'Observatoire Crédit Logement/CSA, qui signale un rebond de 8,5 % de la demande de crédits immobiliers en janvier par rapport à décembre, avec un taux moyen de 4,15 %. Ces données suggèrent une disparité dans les mesures et soulèvent des questions sur la perception du marché. La divergence entre les statistiques de la banque centrale et celles de l'Observatoire peut s'expliquer par les méthodologies différentes utilisées, la Banque de France fournissant une vision globale tandis que l'Observatoire se base sur des données partielles, potentiellement plus proches du terrain.

Des statistiques contradictoires

Face à cette situation, des voix s'élèvent pour proposer des mesures susceptibles de revigorer le marché. Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a récemment invité les banques à favoriser les prêts in fine et les crédits hypothécaires. Cependant, ces suggestions n'ont pas rencontré un accueil favorable de la part de la Fédération bancaire française (FBF) et de la Banque de France.

La Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) avance d'autres propositions, comme la possibilité de transférer des prêts et leur portabilité, pour lutter contre la stagnation du marché. La transférabilité permettrait aux propriétaires de conserver le taux de prêt initial lors de l'achat d'un nouveau bien, tandis que la portabilité attacherait le prêt au bien lui-même, facilitant son transfert entre propriétaires.

Alors que le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) doit se réunir prochainement, le secteur immobilier attend avec impatience des directives susceptibles de redynamiser le marché. La crise actuelle des crédits immobiliers exige des solutions créatives et un effort conjoint des acteurs financiers, gouvernementaux et immobiliers pour faciliter l'accès à la propriété en France.