Défaillances d'entreprises : 240.000 emplois menacés en 2023




Le 19 Janvier 2024, par Aurélien Delacroix

Le groupe bancaire BPCE a publié une analyse alarmante sur l'augmentation des défaillances d'entreprises en France, qui met en lumière des menaces pour l'emploi et l'économie. Avec une projection de 62.000 défaillances en 2024, la situation actuelle et les perspectives à venir sont inquiétantes, notamment pour les PME et les ETI.


Les menaces sur l'emploi des défaillances d'entreprises

Le nombre d'emplois menacés par ces défaillances d'entreprises en 2023 a atteint un niveau record, estimé à 240.000, le plus élevé depuis au moins 2016. Julien Laugier, économiste auprès de la BPCE, a souligné que l'année dernière avait été particulièrement difficile pour les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Cette situation s'explique en partie par un effet de rattrapage post-Covid. Durant la période de la pandémie, les aides substantielles de l'État ont temporairement réduit le nombre de défaillances, entraînant un ralentissement moins important que les années précédentes.

Les difficultés rencontrées par les entreprises françaises sont également attribuables à plusieurs facteurs conjoncturels. Une activité économique faible durant l'année passée, l'augmentation des coûts de financement liée à la hausse des taux d'intérêt, et la pression sur les marges des petites entreprises constituent les principaux obstacles. Pour 2024, les prévisions de la BPCE ne sont pas optimistes mais ne suggèrent pas non plus un scénario catastrophique. 

Vers un retour à la normale progressif

Environ 62.000 défaillances sont attendues, se rapprochant de la moyenne observée entre 2010 et 2015. Alain Tourdjman, directeur des études économiques de la BPCE, anticipe une amélioration de la consommation grâce à un ralentissement de l'inflation, ce qui devrait bénéficier aux PME et ETI. Néanmoins, environ 250.000 emplois resteraient menacés.

Certains secteurs risquent de souffrir davantage de cette situation. L'immobilier et le bâtiment, déjà fragilisés par les taux d'intérêt élevés, pourraient être particulièrement impactés. Le secteur de la restauration et du service aux entreprises, confronté à une érosion des marges, est également en difficulté. Toutefois, une lueur d'espoir se profile pour certains secteurs. La diminution de l'inflation devrait être favorable au commerce de détail et à l'agroalimentaire, ainsi qu'aux services aux particuliers, bien que dans une moindre mesure.