Déficit : la France de nouveau dans la mire de la Commission européenne




Le 1 Avril 2014, par Aurélien Delacroix

L'alerte est sévère pour le gouvernement (et le futur gouvernement de Manuel Valls) : le déficit public s'est établi l'an dernier à 4,3% du PIB, alors que la France avait promis à Bruxelles 4,1% pour 2013.


Le précédent gouvernement avait également assuré pouvoir passer sous la barre des sacro-saints 3% en 2015, avec une promesse à 2,8% ce qui parait désormais largement hors de portée. Et malheureusement pour Manuel Valls et son futur ministre de l'Économie, il n'est absolument pas certain que la Commission veuille négocier un délai de grâce supplémentaire. S'exprimant à l'issue d'une réunion de l'Eurogroupe à Athènes, Olli Rehn le commissaire européen aux Affaires économiques a indiqué n'avoir reçu aucune demande de Paris pour obtenir une rallonge de temps afin de parvenir aux objectifs.
 
Rehn n'a pas manqué de tacler les autorités françaises, en rafraîchissant la mémoire de l'exécutif : « Le délai donné à la France a déjà été prolongé deux fois », a t-il ainsi rappelé, avant de conclure qu'il ne « fera pas de commentaire ». Une manière de placer Paris face à ses responsabilités budgétaires. François Hollande a pourtant commencé à préparer le terrain lors de son allocution lundi, dans laquelle il affirmait ne pas vouloir fragiliser la croissance avec des cordons de la bourse trop serrés. La « contribution de la France à la compétitivité et à la croissance doit être prise en compte dans le respect de ses engagements [européens] », a déclaré le président de la République.
 
Ce à quoi le commissaire a répondu : il souhaite consulter au plus vite le programme de stabilité de la France. Il est essentiel que le pays agisse pour « assurer la soutenabilité de ses finances publiques à long terme », et aussi apporter une réponse aux problèmes de compétitivité et de croissance. Une quadrature du cercle à résoudre pour le futur gouvernement.