Des chefs d'entreprises britanniques demandent un sauvetage de l'Eurostar




Le 18 Janvier 2021, par François Lapierre

Il faut sauver l'Eurostar ! C'est le cri du cœur de plusieurs dirigeants d'entreprises anglaises, qui exigent du gouvernement britannique une participation pour la sauvegarde du train sous la Manche.


Une situation critique

Eurostar est une entreprise en « situation critique », a expliqué récemment Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs. « Je dirais même très critique », a-t-il martelé. L'épidémie de la COVID-19 a forcé des restrictions de déplacement très importants qui ont paralysé une bonne partie de l'activité de l'Eurostar. Ce dernier ne circule désormais plus qu'une seule fois par jour (un aller-retour). Avant la crise sanitaire, on comptait deux trains à l'heure aux périodes d'affluence ! On en est donc très loin et l'activité demeure toujours aussi parcellaire. Le risque est grand d'une interruption de service, sans aide publique.

Selon la SNCF, qui détient 55 % du capital d'Eurostar, les trains sous la Manche ont perdu 85 % de ses passagers l'an dernier. Le Brexit a compliqué les voyages des passagers, mais c'est bien la pandémie qui bouscule les habitudes. La France demande aux voyageurs de présenter un test de dépistage négatif, puis une quarantaine de sept jours et un second test. Du côté de Londres, la variante du virus, très active, a exigé la mise en place de nouvelles procédures sanitaires. Dans ces conditions, Eurostar pourrait rencontrer les pires difficultés à moyen terme pour retrouver un niveau d'activité rentable.

Activité paralysée

London First, un groupe de dirigeants d'entreprises britanniques, a envoyé une lettre au ministre anglais des Finances, Rishi Sunak. Ces derniers exhortent le gouvernement à « une action rapide pour sauvegarder l'avenir » d'Eurostar. À l'heure actuelle, rien n'indique qu'une opération de sauvetage public soit sur la table. Mais à la SNCF, on verrait sans doute d'un bon œil un support des États français et britannique dans ce qui est aussi un symbole de l'amitié entre les deux pays.

En attendant que les campagnes de vaccination d'un côté comme de l'autre de la Manche produisent leurs effets, l'Eurostar n'est pas assuré de passer le cap. Outre la SNCF, le capital de l'entreprise est détenu par le consortium Patina Rail à 40 %. La Caisse de dépôt et placement du Québec en détient 30 %, tandis que le fonds britannique Hermes Infrastructure en possède 10 %. La SNCB, le rail belge, ferme la marche avec 5 % du capital.


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