Des essais majeurs à l'EPR de Flamanville avant la mise en service




Le 3 Octobre 2023, par Aurélien Delacroix

EDF a lancé une vaste campagne d'essais en vue de la mise en service de l'EPR de Flamanville, prévue pour 2024. Cette nouvelle phase de tests, qui intervient après une série de retards et de dépassements budgétaires, est cruciale pour l'avenir du réacteur et pour EDF.


Un pas de plus vers la mise en service de l'EPR

EDF a fait savoir en début de semaine qu'une série d'essais de grande ampleur allait débuter dans le but de préparer le démarrage de l'EPR (Réacteur pressurisé européen) de Flamanville prévu pour 2024. Ces essais, qui vont durer 10 semaines, constituent une étape cruciale avant la mise en service de ce réacteur nucléaire, maintes fois repoussée depuis sa construction en 2007. Le chargement du combustible dans le réacteur est prévu pour le premier trimestre 2024, selon le calendrier révisé en décembre 2022.

Selon EDF, plus de 4.000 critères de sûreté et de disponibilité seront testés lors de cette campagne. Deux cents salariés seront mobilisés pour ces tests qui « vont rythmer la vie sur les installations ». Il s'agit donc d'une opération d'importance pour le site et pour l'entreprise, qui se prépare à un événement longuement attendu.

Une histoire marquée par des retards et des coûts en hausse

Les travaux de construction de l'EPR de Flamanville ont été entachés de nombreux retards et dépassements budgétaires. Un nouveau report de six mois a été annoncé en décembre 2022, portant le total des retards à 12 ans. Quant aux coûts, ils ont explosé pour atteindre 13,2 milliards d'euros, contre un budget initial de 3,3 milliards. Ces contraintes ajoutent une pression supplémentaire sur EDF pour réussir cette nouvelle phase de tests et pour respecter les nouveaux délais.

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui supervise le secteur, a récemment clos une consultation publique sur la demande d'autorisation de mise en service du réacteur. Elle est actuellement en train d'analyser les commentaires recueillis et prépare une « synthèse des contributions ». Une nouvelle consultation publique sera organisée avant la mise en service effective du réacteur, et l'ASN tiendra compte des avis de l'Autorité environnementale et des collectivités territoriales.