Dette de la SNCF : l'État va reprendre 35 milliards d'euros




Le 25 Mai 2018, par Aurélien Delacroix

L'État s'engage à reprendre une grosse partie de la dette de la SNCF. Edouard Philippe, qui reçoit un à un les syndicats ce vendredi 25 mai, a confirmé cette reprise et dresse un calendrier des modalités.


35 milliards d'euros : c'est le montant colossal que l'État va reprendre à son compte de la dette de la SNCF. Dans les faits, il s'agit d'alléger le fardeau de SNCF Réseau, l'entreprise qui gère l'infrastructure ferroviaire, dont la dette est estimée à 46,6 milliards d'euros (54,5 milliards en tout, avec SNCF Mobilité qui transporte les passagers). Le gouvernement s'engage à la reprise d'une grosse partie dès 2020, à savoir 25 milliards, puis 10 milliards supplémentaires en 2022.

Pour le Premier ministre, il n'était pas question de faire peser la décision sur les futurs gouvernements, c'est pourquoi il a tenu à ce que cette reprise s'effectue durant le quinquennat. Techniquement parlant, cette dette sera placée dans une caisse d'amortissement présente au sein du budget de l'État. Chaque année, le Parlement votera le financement de cette caisse. Impossible donc d'« oublier » que la dette de la SNCF est là, qui pèse sur les comptes de la nation… Cette reprise s'accompagne de la volonté pour l'exécutif d'obtenir des contreparties. D'une part, SNCF Réseau ne pourra pas augmenter démesurément les péages facturés aux entreprises de transport qui utilisent ses infrastructures : la hausse se limitera à l'inflation.

D'autre part, le gouvernement veut obtenir des gains de productivité, de 2,7% par an. Les pouvoirs publics estiment que l'écart de compétitivité entre l'entreprise et ses concurrents est de 30%, il s'agit de le réduire des deux tiers d'ici 2026. Avec cette annonce, le Premier ministre espère bien enfoncer un coin dans l'intersyndicale, notamment à la CFDT et l'Unsa. La grève perlée a été lancée début avril et jusqu'à présent, on voyait mal comment en sortir…


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