EPR : l'échec de la filière nucléaire, selon Bruno Le Maire




Le 28 Octobre 2019, par Aurélien Delacroix

Un « échec » : c'est par ce mot que Bruno Le Maire a qualifié la construction de l'EPR de Flamanville, qui a subi de nombreux retards et surcoûts.


Manque de rigueur « inacceptable »

Le rapport de Jean-Martin Folz, l'ex-patron de PSA, sur la situation de l'EPR est accablant pour « toute la filière électro-nucléaire française », a déploré le ministre de l'Économie. « L’EPR de Flamanville devait coûter un peu plus de 3 milliards d’euros pour une durée de construction de 4 ans et demi, il coûtera 4 fois plus cher et sa construction durera 15 ans », a repris Bruno Le Maire qui donne pour exemple les fameuses soudures qui dénotent un « manque de rigueur inacceptable à ce niveau de savoir-faire ». 

Selon le rapport, les estimations initiales concernant l'EPR de Flamanville étaient irréalistes. Jean-Martin Folz pointe également une « perte de compétences » de la filière nucléaire. Il appelle toutefois l'État à prendre toute sa part dans la rénovation de l'appareil industriel nucléaire en mettant en place des plans de construction et d'entretien à long terme.

Leçons et conséquences

Bruno Le Maire appelle également la filière à « en tirer les leçons et conséquences ». Malgré tout, le gouvernement conserve sa confiance à Jean-Bernard Lévy, le PDG d'EDF, qui devra remettre d'ici un mois un « plan d'action » qui servira de base pour de futurs projets nucléaires. Le dirigeant, présent aux côtés du ministre de l'Économie, partage le « constat d'échec » du rapport.

EDF devra « redoubler d'efforts pour gagner la confiance des pouvoirs publics. Le gouvernement pourrait commander de nouveaux EPR, mais EDF devra d'abord démarrer Flamanville ce qui ne sera pas le cas avant la fin 2022. EDF est également empêtré dans les retards pour son EPR d'Hinkley Point, en Angleterre.


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