Écotaxe : l'État perd 100 000 euros par heure




Le 5 Mars 2014, par Aurélien Delacroix

L'écotaxe, souhaitée dès le Grenelle de l'environnement en 2007, coûte actuellement plus cher qu'elle ne rapporte. Un compteur chiffre en temps réel la facture, et celle-ci ne cesse de s'alourdir.


France Nature Environnement a mis en ligne un compteur qui fait défiler, petit à petit, les sommes qui auraient dû rentrer dans les caisses de l'État si le gouvernement n'avait pas cédé après les violentes manifestations bretonnes des bonnets rouges, à l'automne dernier. Depuis le 1er janvier 2014, date à laquelle l'écotaxe aurait dû être mise en place, l'État a perdu 158,3 millions d'euros… soit 100 000 euros par heure, ou encore 1 700 euros par minute. Une somme considérable, sachant que celle-ci ne prend pas en compte le coût des détériorations des portiques et leur entretien - même si la taxe a été suspendue, il faut bien maintenir le parc installé.
 
Lors du Grenelle de l'environnement, les revenus tirés de cette taxe devaient se monter à 900 millions d'euros par an. C'est d'autant moins qui rentreront dans les caisses de l'État, qui en a par ailleurs bien besoin en ces temps difficiles. L'écotaxe a été suspendue le 19 novembre par le Premier ministre.
 
L'idée derrière cette taxe est de réduire le nombre de camions sur les routes - seuls les poids lourds de plus de 3,5 tonnes sont concernés. FNE estime que le surcoût sur le prix du bien à la consommation, lié à l'impact de l'écotaxe, est de l'ordre de 0,1 à 0,4%. En revanche, l'association estime que le contrat partenariat public privé passé entre l'État et la société Ecomouv, qui gère les fameux portiques, est sujet à caution. Les frais de gestion à hauteur de 20% sont de 5 points supérieurs à ceux en vigueur en Allemagne. Néanmoins, FNE pense qu'il ne s'agit pas là d'un prétexte suffisant pour enterrer complètement le projet.
 
Frédéric Cuvillier, le ministre des Transports, souhaite que la taxe entre en vigueur d'ici la fin de cette année.