Edouard Philippe : pas de privatisation à la SNCF




Le 15 Mai 2018, par Aurélien Delacroix

Edouard Philippe veut mettre les choses au point concernant la réforme de la SNCF : la société de transport restera une entreprise publique, il n'y a pas de privatisation en préparation.


La loi sera « sans ambiguïté », a affirmé le Premier ministre dans un entretien au Monde. Le capital de la SNCF sera incessible, ce qui a été confirmé par rapporteur du projet de loi, Jean-Baptiste Djebbari. Les syndicats réclamaient cette clarification, qui sera inscrite dans la loi. L'inquiétude avait redoublé suite à la fuite (opportune ?) en début de semaine d'un compte-rendu d'une réunion entre cadres de la SNCF et responsables du ministère des Transports. Le projet de loi revient le 23 mai au Sénat, puis à l'Assemblée le 29.

Le locataire de Matignon a rappelé qu'il resterait ferme sur les trois principaux sujets de la réforme, à savoir « l’ouverture à la concurrence, la transformation de l’entreprise et la fin du recrutement au statut. Nous ne reviendrons pas dessus ». Pour le reste, le Premier ministre se dit ouvert afin de discuter les améliorations à apporter avant l'examen au Sénat. Des discussions (mais pas de négociations, assure Edouard Philippe) sont aussi possibles concernant la reprise de la dette de la SNCF. « Cette reprise se fera-t-elle en une seule fois en 2020 ? En deux fois en 2020 puis en 2021 ? A quelles conditions ? A quel niveau ? Tout ce que je peux dire, c’est que cette reprise de dette ne sera ni minimale ni totale, mais substantielle ». Les éléments seront connus avant l'examen au Sénat.

Enfin, Edouard Philippe est revenu sur le mouvement social et des grèves en elles-même, très pénalisantes pour les usagers : « On peut d’ailleurs s’interroger pour savoir si dans le secteur public le bon usage de la grève est d’avoir l’impact le plus pénalisant sur les usagers. C’est une conception très particulière de ce que doit être un mouvement social ». Les désaccords entre le gouvernement et les syndicats sont « assumés », mais le Premier ministre dément que l'exécutif « n'entend pas ce qui est dit ». Simplement, quand la loi est votée, « elle s'impose à tous ».


Tags : SNCF