Edouard Philippe suspend pour six mois la hausse des taxes sur le carburant




Le 4 Décembre 2018, par François Lapierre

Edouard Philippe a cédé à la pression des « gilets jaunes », qui font peser un climat d’insurrection sur le pays. Le Premier ministre a dévoilé une série de mesures censée calmer la grogne des manifestants.


Ces nouvelles mesures, annoncées ce mardi 4 décembre par Edouard Philippe, l’ont été dans un « souci d’apaisement ». Le Premier ministre espère retourner ainsi à la « paix sociale » : « Aucune taxe ne mérite de mettre en danger l'unité de la Nation », a-t-il assuré. La première de ces mesures est une suspension, celle de la hausse des taxes sur les carburants pendant six mois. En quelque sorte, il s’agit du moratoire demandé par l’opposition et par plusieurs membres de la majorité. Le gouvernement suspend également la convergence de la fiscalité du diesel avec l’essence ; ce n’est pas tout :  l’alignement de la fiscalité du gazole entre les particuliers et les entreprises (non routières) est également suspendu.

Par ailleurs, « les tarifs de l'électricité et du gaz n'augmenteront pas durant le temps de la concertation » : il n’y aura donc pas de hausse des prix de l’énergie cet hiver, alors que l’électricité en particulier devait connaitre une forte augmentation. Edouard Philippe suspend aussi pour six mois les nouvelles modalités du contrôle technique qui devaient entrer en vigueur le 1er janvier. Le délai sera mis à contribution pour adapter ces règles.

Le Premier ministre n’a pas, en revanche, annoncé de coup de pouce pour le smic : le salaire minimum sera cependant revalorisé de 3%, « l'une des plus importantes [hausses] des 25 dernières années ». Il s’agit de l’augmentation légale. Pour ce qui concerne la manifestation prévue samedi, elle doit être déclarée et elle doit se dérouler « dans le calme », prévient-il.