Électricité : l'hiver 2023-2024 est d'ores et déjà à risque




Le 28 Novembre 2022, par François Lapierre

Alors que l'hiver 2023 s'annonce tendu sur l'approvisionnement en électricité, il faut d'ores et déjà se préparer pour un hiver 2024 encore plus à risque, a prévenu Emmanuelle Wargon, la présidente de la Commission de régulation de l'énergie.


De l'électricité toujours difficile à produire

RTE, le gestionnaire du réseau d'électricité français, a annoncé il y a quelques jours qu'il existait un risque « élevé » de tensions au mois de janvier, qui pourrait déboucher sur des « délestages tournants ». En cause : près de la moitié du parc nucléaire d'EDF est toujours en maintenance, réduisant de facto la production d'électricité au moment où le pays en a le plus besoin, dans un contexte de pénurie globale d'énergie. Emmanuelle Wargon, la présidente de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) s'est toutefois voulue optimiste.

Certes, elle ne peut pas exclure qu'il y ait des coupures ciblées. Mais « ce n'est pas sûr à 100% », a-t-elle estimé au micro de BFM Business. « Cela dépendra de notre sobriété ou pas, de la météo, de notre capacité de réaction au moment où le gestionnaire de réseau RTE annonce que c'est très tendu ». Elle ajoute néanmoins que rien n'est écrit et que le risque de coupures d'électricité peut être évité.

Vers une baisse des prix début 2023 ?

Emmanuelle Wargon assume cependant qu'il existe une « belle probabilité » que les choses se passent finalement « pas trop mal pour l'hiver 2022-2023 ». La présidente de la CRE indique cependant que pour l'hiver 2023-2024, « c'est encore très incertain ». Ce deuxième hiver sous tension sera probablement le plus risqué, selon elle : « C'est là aussi que ce qu'on fera sur les importations de gaz, les importations d'électricité, la suite des mesures d'urgence communautaires, le début de la réflexion sur l'organisation du marché, cela jouera sur l'hiver 2023-2024 ».

Les prix de l'électricité pourraient se stabiliser, « voire baisser » au premier et au deuxième trimestres de l'année prochaine, a-t-elle également expliqué. Tout dépend en fait du respect par EDF de son calendrier de remise en route des réacteurs qui sont actuellement en maintenance ou en réparation sous contrainte pour la grille de production en décembre et en janvier.