Emmanuel Macron veut convaincre les pays de l'est sur les travailleurs détachés




Le 23 Aout 2017, par Aurélien Delacroix

La rentrée européenne d'Emmanuel Macron va faire voyager le président de la République dans plusieurs pays à l'est du vieux continent. Première étape : l'Autriche. Et la volonté de faire avancer plusieurs dossiers brûlants, tout particulièrement les travailleurs détachés.


À Salzbourg, le chef de l'État a fait part de sa volonté de réformer l'Europe. Avec son homologue, le chancelier Christian Kern, Emmanuel Macron s'est réjoui de la « communauté de vue » entre la France et l'Autriche sur plusieurs dossiers. Il s'est dit « frappé » de voir la convergence des deux pays sur « sujets sociaux, sur l’harmonisation fiscale au sein de l’Europe, sur la nécessité d’une meilleure coordination, d’une plus grande capacité d’investir en commun, d’un budget commun de la zone euro avec un contrôle démocratique et un Parlement de la zone euro ».

D'ici la fin de l'année, le président français compte porter une « nouvelle initiative » visant à « refonder plus en profondeur l'Europe ». Si les sujets concernant la création d'un budget européen, d'un Parlement de la zone euro ou encore l'avenir de l'Union européenne fait globalement consensus à quelques nuances près, il est au moins un dossier beaucoup plus épineux qu'Emmanuel Macron veut aborder avec plusieurs de ses homologues : celui des travailleurs détachés.

Le locataire de l'Élysée entend durcir ce statut, au détriment des pays de l'est qui sont les principaux pourvoyeurs de travailleurs détachés. La législation veut que ces travailleurs soient salariés au SMIC pour 35 heures, être nourris et logés. Les employeurs paient en revanche les cotisations sociales en vigueur dans le pays d'origine de ces travailleurs, des cotisations souvent moins élevées qu'en France, ce qui provoque des frictions et un sentiment de concurrence déloyale. Paris veut limiter le détachement à un an maximum, et surtout imposer une rémunération équitable. Emmanuel Macron va donc devoir déployer des trésors d'explication aux dirigeants roumains et bulgares qu'il rencontrera ces trois prochains jours.