Emploi salarié : près de 120.000 postes détruits au deuxième trimestre




Le 8 Aout 2020, par Aurélien Delacroix

L'économie française a encore détruit beaucoup d'emplois au deuxième trimestre, mais beaucoup moins qu'en début d'année, selon l'Insee. Tous les yeux sont maintenant rivés sur la rentrée.


Des chiffres qui s'améliorent par rapport au premier trimestre

Au deuxième trimestre, l'emploi salarié a perdu 119.400 postes, d'après le relevé de l'Insee, soit une baisse de 0,6%. C'est bien moins qu'au premier trimestre, durant lequel 497.500 emplois avaient été supprimés (-2,5%). Sur les douze derniers mois, le recul s'établit à 480.800 postes en moins. En fonction des secteurs, la baisse est plus ou moins prononcée. Elle l'est particulièrement pour l'emploi marchand non agricole (industrie, construction, tertiaire marchand), qui s'est contracté de 3,4% sur le premier semestre. C'est tout simplement la baisse la plus importante jamais enregistrée pour ce domaine depuis la création de cette statistique, en 1970. 

Pour donner une idée de l'ampleur de la chute des emplois dans le secteur marchand non agricole, la baisse est deux fois plus importante que celui enregistré pendant la crise des subprimes, en 2008. Si le nombre d'emplois perdus est moindre au deuxième trimestre par rapport au premier, ce n'est pas le cas dans les services, avec des pertes de postes de 22.800 au premier trimestre, et 71.700 au second. Ou encore dans l'industrie, où les effectifs ont baissé de 24.300 postes au printemps, contre 12.100 durant les trois premiers mois de l'année.

La rentrée s'annonce difficile

Si les résultats ne sont guère réjouissants, il y a cependant des lueurs d'espoir, comme dans l'intérim qui a créé 108.100 emplois au deuxième trimestre. C'est infiniment mieux que les pertes massives enregistrées au premier trimestre, qui s'élevaient à plus de 300.000 postes. Dans la construction aussi, et sur une note plus modeste, la création d'emplois a repris : +3.700 postes au deuxième trimestre, contre une perte de 5.600 au premier.

Il ne faut cependant pas crier victoire trop tôt. Les entreprises ont massivement utilisé le dispositif du chômage partiel pour éviter les licenciements. Mais les mesures de soutien mises en place par le gouvernement vont se réduire à partir de la rentrée de septembre (c'est déjà le cas pour le chômage partiel), ce qui fait craindre une recrudescence du chômage à partir du troisième trimestre.