Épargne Covid : 142 milliards d’euros chez les ménages français




Le 1 Juin 2021, par Paolo Garoscio

Interdits de sortir, de consommer ou de voyager, les ménages en France comme un peu partout dans le monde, ont fortement économisé durant la crise sanitaire de la Covid-19. Ce surplus d’épargne, appelé « épargne Covid », est stratégique pour la relance. D’autant plus que les montants sont très importants.


Commencée en mars 2020, l’épargne Covid poursuit sa croissance

Pixabay/horstkoenemund
Les dernières statistiques de la Banque de France, publiées mardi 1er juin 2021, sur l’épargne des Français et, surtout, le surplus d’épargne cumulé à cause de la crise sanitaire, montrent que la tendance à mettre de côté reste d’actualité. Toutefois, c’est bien durant les premiers mois de la pandémie, mars, avril et mai 2020, que, sous le choc et par crainte du futur, les ménages ont le plus économisé.

Mais même après la fin du premier confinement, l’épargne a continué de croître. Selon la Banque de France, qui a comparé l’épargne des Français par rapport à la croissance tendancielle pré-pandémie de l’épargne des ménages, ce ne sont pas moins de 142 milliards d’euros qui ont été épargnés de plus. Et ce entre mars 2020 et mars 2021.

Une épargne stratégique… mais sera-t-elle dépensée ?

L’épargne Covid avait été estimée à 115 milliards d’euros fin 2020, ce qui signifierait que les ménages français ont malgré tout mis de côté 27 milliards d’euros de plus sur les trois premiers mois de l’année. Il n’est donc pas étonnant que le gouvernement espère fortement que ces sommes soient réinsérées dans l’économie réelle : l’OCDE elle-même estime que si 10% de l’épargne Covid était dépensée en 2021, cela permettrait d’augmenter de près d’un point la croissance mondiale estimée à 5,8%.

Mais la volonté des pouvoirs publics de voir les ménages dépenser fortement pourrait se heurter aux inquiétudes des ménages en question concernant le futur : s’ils ne sont pas rassurés sur leur avenir, ils pourraient vouloir conserver ces sommes en vue de faire face à des coups durs comme la perte d’emploi.