Espagne, Portugal : la sanction attendra




Le 19 Mai 2016, par Aurélien Delacroix

La Commission européenne a décidé de se donner un peu de temps avant de sanctionner, ou pas, l’Espagne et le Portugal. Les deux pays ne sont pas parvenus à atteindre les objectifs de réduction de leur déficit public.


La décision de Bruxelles a été renvoyée à juillet. L’Espagne et le Portugal sont donc toujours sous la menace d’une amende pour n’avoir pas su maîtriser leur déficit en 2015 ; la sanction peut se monter à 0,2% du PIB de chaque pays, comme il a été décidé après la crise de la dette. Pourquoi repousser la décision ? Économiquement et politiquement, ce n’est pas le bon moment, a expliqué Pierre Moscovici.

Le commissaire européen aux Affaires économiques a précisé que pour l’Espagne, la situation est particulière : « Il va y avoir des élections, nous n'avons pas en face de nous un gouvernement capable de prendre les mesures qui seraient nécessaires ». Des élections sont prévues pour le 26 juin avec l’espoir de trouver une majorité qui n’est pas apparue après le scrutin du 20 décembre.

Si l’Espagne n’est pas sanctionnée, du moins pas tout de suite, il paraissait difficile de laisser le Portugal seul en première ligne. Ce d’autant que le pays s’est sorti de la crise rapidement. De plus, la Commission a pris en compte « le fait que ce sont deux pays qui ont subi la crise de plein fouet, dont les taux de chômage restent extrêmement élevés et qui ont fait l'un et l'autre des efforts significatifs en matière de réformes ». Mais l’épée de Damocles continue de tourner au dessus du Portugal et de l’Espagne.