Et ils vécurent heureux




Le 16 Septembre 2022, par Nicolas Lerègle


Image Pixabay
Il est (ou était on ne sait plus très bien aujourd’hui) de tradition au moment d’un mariage que le marié et ses témoins prennent un moment de tranquillité en fumant un cigare, témoignant ainsi au reste de l’assistance une forme de distance face à l’événement de la journée.

On s’isole « entre hommes » après le repas ou pour se remettre d’une pénible séance photo, on s’assoit autour du marié comme les disciples autour de Jésus lors de la Cène, de là à penser que le marié vit ses dernières heures – de tranquillité – et on partage un cigare et un verre pour deviser sérieusement.

Les sujets sont variés, celles que le marié a pu connaitre avant, de la nuit de noces qui s’annonce, des parents et beaux-parents qui semblent très affairés le même jour et, last but not the least, des copines de la mariée qui pourraient ou non faire l’affaire pour un soir ou pour la vie. Que du bonheur en somme qui mérite bien, en effet, un cigare et un remontant.

Personnellement, dans de telles occasions, j’apporte les cigares et le remontant, on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

D’abord le liquide, me retrouver dans un espace-temps ou la seule boisson serait du champagne qui se tiédit très rapidement et que l’on doit resservir en permanence pour en assurer la fraicheur occasionne trop de fractures temporelles qui ne permettent pas un déroulé fluide de ce moment. Un bas-armagnac (ma préférence va au Monluc) s’impose comme un partenaire idéal. Il peut se déguster frappé – que les puristes ne hurlent pas au sacrilège, avant que le whisky ne s’impose la « fine à l’eau (plate ou de Seltz) » était l’apéritif par excellence – ou pur. Ce bas-armagnac fait partie de ses alcools qui contribuent à ouvrir les chakras de ses amateurs les rendant tout à coup réceptifs à toutes les composantes de leur environnement et du moment. Il participe, consommer avec modération, à une désinhibition maitrisée des plus pertinentes avant d’aborder une soirée dansante.

Pour le cigare, comme pour le Monluc, il faut savoir ouvrir plus son portefeuille que son porte-monnaie et se mettre en chasse de cubains. Ce qui, depuis quelque temps, devient une vraie gageure. On évitera de choisir un Romeo y Julieta histoire de ne pas jeter le mauvais œil sur le moment. On bannira aussi le Montecristo dont le nom laisserait à penser que le marié se verrait bien au choix en prisonnier ou en quête d’évasion.

Il faudra choisir un module suffisamment long pour que le moment entre amis le soit aussi, pour que ses dernières heures aient la saveur attachante d’un temps d’avant ou d’un voyage au bout de la nuit qui se prépare à être révolu. Un Ramon Allones Gigantes est un double corona qui saura parfaitement accompagner ce moment.

On ne peut que partager les avis d’amateurs éclairés qui décrivent une entame subtile, une poursuite puissante et une fin harmonieuse. On pourrait presque y déceler en ombres chinoises une évocation du parcours des amoureux ayant décidé de convoler. Une phase de séduction qui ne doit pas être lourde, suivie de moments de passion qui sont autant d’incitations à les renouveler et, enfin, le désir de s’installer dans la durée.

En somme Bas-Armagnac et Cigares voici un mariage dont on ne sort jamais déçu !



L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.