Face aux taux des crédits immobiliers, les Français préfèrent renoncer à acheter un bien




Le 29 Mars 2023, par François Lapierre

La hausse des taux des crédits immobiliers pousse de nombreux Français à renoncer purement et simplement à leurs projets d'acquisition immobilière. La situation ne risque d'ailleurs pas de s'arranger.


Les taux des crédits immobiliers toujours plus élevés

La flambée de l'inflation depuis l'an dernier a poussé la Banque centrale européenne à augmenter ses taux directeurs, ce qui en retour a fait grimper en flèche les taux des crédits immobiliers. Selon l'observatoire Crédit Logement/CSA, les taux oscillent entre 2,8% et 3% en fonction de la durée de l'emprunt, mais les banques proposent déjà des taux supérieurs qui actuellement, vont de 3,2% à 3,75%. Et le seuil des 4% pourrait être atteint dès cet été.

Les banques ne peuvent pas demander des taux supérieurs au taux d'usure, qui est désormais révisé chaque mois par la Banque de France. Or, celui-ci s'affiche désormais à 4,24%, du jamais vu depuis 2015. Les 5% ne sont plus si éloignés, ce qui donnera les coudées franches aux établissement prêteurs, tout en limitant encore le pouvoir d'achat immobilier des prétendants à l'achat immobilier.

Les Français en position d'attente

Selon un sondage OpinionWay réalisé pour le réseau Laforêt, ils sont 68% à avoir renoncé à l'achat d'un bien immobilier à cause des taux. Ils sont 36% à l'affirmer lorsque les taux atteignent 3% et curieusement, le pourcentage baisse au fur et à mesure que les taux augmentent : 22% pour le seuil des 4% et 10% pour le seuil des 5%. Selon l'institut de sondage, les Français estiment que le cap des 4% et encore plus celui des 5% ne sont pas réalisables… Manifestement, cela pourrait pourtant bien être le cas !

Ce qui est certain, c'est que le marché de l'immobilier devient de plus en plus difficile d'accès, en particulier pour les primo-accédants. Les taux des crédits immobiliers ont déjà atteint le plafond de 4% il y a une dizaine d'années, mais à l'époque la situation était différente : l'inflation n'était pas aussi forte, et les prix des biens n'étaient pas aussi élevés.